COP28 : le Bilan mondial, un tournant décisif dans la lutte globale sur l’aggravation de la crise climatique
Comme l’exige l’Accord de Paris sur le climat, le Bilan mondial doit être présenté tous les cinq ans. La COP de Dubaï verra donc la présentation de la toute première évaluation complète des progrès réalisés par rapport aux objectifs climatiques.
C’est l’occasion de jeter un regard approfondi sur l’état de la planète et de tracer une meilleure voie pour l’avenir.
« Le Bilan mondial est un exercice ambitieux. C’est un exercice de responsabilisation. C’est un exercice d’accélération », a déclaré Simon Stiell, Secrétaire exécutif des Nations-Unies pour le changement climatique.
C’est un exercice qui vise à s’assurer que chaque partie respecte sa part du marché, sait où elle doit aller ensuite et à quelle vitesse elle doit agir pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris.
« Nous savons déjà que nous sommes confrontés à d’énormes lacunes dans la réalisation des objectifs et des buts de l’Accord de Paris, en particulier en ce qui concerne la réduction des émissions, l’adaptation à l’aggravation des effets du changement climatique et la fourniture de financements et d’un soutien aux pays en développement », a affirmé le responsable onusien.
Et c’est justement là qu’intervient le Bilan mondial, traçant des voies spécifiques, des étapes claires et des objectifs concrets, pour chaque axe de travail, afin de contribuer à réduire ces écarts.
Le Bilan jettera également les bases de la mise à jour et de l’amélioration des plans d’action nationaux sur le climat (connus sous le nom de Contributions déterminées au niveau national/NDC), que les pays sont tenus de réaliser en 2025.
En évaluant où en est le monde lorsqu’il s’agit d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris et en utilisant ses apports, le Bilan peut aider les décideurs politiques et les parties prenantes à renforcer leurs politiques et engagements climatiques dans leur prochaine série de CDN, ouvrant ainsi la voie à une action accélérée.
L’importance de ce premier Bilan monial réside dans le fait qu’il intervient au cours d’une décennie cruciale pour l’action climatique.
L’objectif primordial de l’Accord de Paris est de « maintenir l’augmentation de la température moyenne mondiale bien en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels » et de poursuivre les efforts « pour limiter l’augmentation de la température à 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels ».
Les données scientifiques du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) des Nations-Unies indiquent que les émissions de gaz à effet de serre doivent atteindre leur maximum avant 2025 au plus tard et diminuer de 43 % d’ici à 2030 pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C. Le GIEC avertit que le franchissement du seuil de 1,5 °C risque de déclencher des effets beaucoup plus graves sur le changement climatique.
Les conclusions du rapport technique du Bilan mondial publiées en septembre sont donc à la fois un rappel brutal de l’urgence de la situation et un appel à l’action.
Ainsi, ce n’est pas le Bilan lui-même qui change la donne, mais c’est la réponse mondiale, la réponse des pays en tant que parties à l’Accord de Paris, qui fera la différence sous la forme d’une ambition plus élevée et d’une action accélérée