Dans la ville de Moscou et sa région, un régime d’opération antiterroriste a été introduit par le Comité national antiterroriste « afin de prévenir d’éventuels actes terroristes ». Le régime en question prévoit un certain nombre de mesures allant de la vérification des documents, au contrôle des conversations téléphoniques et à la suspension des industries dangereuses. Il prévoit également la réquisition, selon les besoins, des véhicules ainsi que la restriction des communications et de la circulation des véhicules et des piétons dans les rues.
À Moscou et dans sa région, un contrôle supplémentaire sur les routes a été introduit, les autorités de la région de Moscou demandant aux conducteurs de ne pas circuler sur certaines autoroutes. Tous les événements publics ont également été annulés à Moscou, a annoncé le maire de la ville, Sergueï Sobianine, via Telegram. Le département des transports de Moscou a, quant à lui, annoncé la suspension temporaire du trafic fluvial sur la rivière Moskva, ajoutant qu’il pourrait y avoir des retards et des annulations de départ de certains bus interrégionaux des gares routières de Moscou en direction du sud de la Russie.
A 600 kilomètres au sud de Moscou, la région de Voronej, elle aussi concernée par le régime d’opération anti-terroriste, a été le théâtre d’un important incendie qui s’est déclaré dans un dépôt de carburant de la ville de Voronej, capitale de la région éponyme où la présence du groupe paramilitaire Wagner a été rapportée sur les réseaux sociaux.
« Plus de 100 pompiers et 30 véhicules sont sur place. D’après les premières informations, il n’y a pas de victimes », a déclaré le gouverneur Alexandre Goussev sur sa chaîne Telegram, sans préciser les causes de l’incendie.
Le responsable régional a également relevé que les forces armées de la Fédération de Russie « mettent en œuvre les mesures opérationnelles et de combat nécessaires » dans le cadre de l’opération antiterroriste sur le territoire de la région de Voronej.
Samedi, le patron de Wagner a affirmé avoir pris le contrôle de Rostov-sur-le-Don, un important centre logistique de l’armée russe situé à 500 km de Voronej, quelques heures après avoir appelé à l’insurrection contre les chefs de l’armée russe. Prigojine est entré en rébellion avec les 25.000 hommes revendiqués par son groupe, après avoir accusé l’armée régulière d’avoir bombardé ses troupes. Suite à ces accusations, le parquet général russe avait annoncé, dans la nuit de vendredi à samedi, l’ouverture d’une enquête pour « mutinerie armée » contre le chef du groupe Wagner.
Des mesures de sécurité ont été renforcées dans plusieurs régions proches de Voronej, dont Lipetsk, Nijni Novgorod, Briansk, Kirov et Koursk. A Lipetsk, région située à 420 km au sud de Moscou, les autorités ont appelé la population à rester chez elle et à renoncer à tout déplacement dans un véhicule privé.
Par la suite, le gouverneur de Lipetsk, Igor Artamonov, a fait état d’un déplacement de troupes de Wagner dans la région. « Les forces de l’ordre et les autorités, y compris dans les municipalités, prennent toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité de la population. La situation est sous contrôle », a-t-il écrit sur Telegram.
D’autres régions limitrophes à Moscou, à savoir Kalouga, Tver et Toula ont annoncé l’annulation des événements publics. A Saint-Petrsbourg, ville située à 635 km au nord-ouest de Moscou, les forces de l’ordre ont encerclé le quartier général de Wagner, assurant surveiller la situation.
Samedi matin, le président russe a qualifié de « trahison » et de « coup de poignard dans le dos », l’insurrection armée menée par le chef du groupe paramilitaire Wagner. « Tous ceux qui ont délibérément choisi la voie de la trahison, qui ont préparé une insurrection armée, qui ont choisi la voie du chantage et des méthodes terroristes, subiront un châtiment inévitable, répondront à la fois devant la loi et devant notre peuple », a-t-il indiqué dans une adresse à la Nation.
La relation entre Evgueni Prigojine et le Kremlin est marquée par de nombreuses crispations ces derniers mois, le patron de Wagner n’hésitant pas à critiquer Moscou publiquement, l’accusant notamment de ne pas envoyer assez d’armes.