La Commission européenne vient de faire part de son ambition de nouer un partenariat d’ici à fin 2022 avec le Maroc, dans le cadre de l’initiative « partenariats destinés à attirer des talents ».
Approchée par la MAP, une porte-parole de l’exécutif européen explique les grandes lignes de ce futur partenariat, sa démarche, les critères sur lesquels le choix a été notamment porté sur le Maroc et les secteurs d’activité ciblés.
D’après elle, le ‘’partenariat destiné à attirer les talents’’ avec le Royaume vise à promouvoir des programmes de mobilité pour le travail ou la formation professionnelle (temporaire, à long terme ou circulaire). L’objectif du partenariat est également de contribuer au développement économique des partenaires de l’UE et de répondre aux besoins du marché du travail des deux côtés.
La porte-parole a relevé que ‘’les discussions avec les États membres se poursuivent’’ pour déclencher les premiers pas vers un partenariat de talents avec le Maroc. Dans ce contexte, la Commission européenne, le Service européen d’action extérieure et la Délégation de l’UE à Rabat consulteront le gouvernement marocain dans le but de développer ensemble un partenariat ‘’mutuellement bénéfique’’ destiné à promouvoir la mobilité et la migration légale ainsi qu’à attirer les talents dont l’UE a besoin.
Ensuite, la Commission européenne organisera, de concert avec les États membres et le Maroc, une réunion technique avec toutes les parties prenantes des deux côtés pour discuter et développer le partenariat.
S’agissant des paramètres qui ont présidé au choix du Maroc, la porte-parole a affirmé que le Royaume est l’un des voisins les plus proches de l’UE, avec lequel le bloc européen partage une longue histoire de bonne coopération, rappelant que de nombreux citoyens de l’UE vivent au Maroc et une importante communauté marocaine est établie dans l’UE.
‘’Le Maroc est un partenaire stratégique important pour l’UE en termes de gestion compréhensive des migrations ainsi que dans le cadre de l’adéquation des compétences et de la coopération en matière de migration légale’’, a-t-elle souligné, ajoutant que le Maroc est un pays dynamique, avec des jeunes qualifiés à la recherche d’opportunités pour découvrir le monde.
Et de poursuivre que plusieurs projets pilotes (en cours et envisagés) existent sur la migration légale impliquant le Maroc et d’autres pays de la région, qui constituent une base pour les partenariats de talents.
Les projets actuels, a-t-elle détaillé, ciblent la construction, le tourisme/hôtellerie, l’agriculture et les énergies renouvelables/économie verte, et d’autres opportunités peuvent également être explorées dans les secteurs de la santé, des soins et des TIC, qui pourraient s’aligner sur les besoins de main-d’œuvre dans les États membres de l’UE.
La porte-parole a assuré que les partenariats destinés à attirer les talents visent à assurer une solution gagnante pour toutes les parties impliquées (pays partenaire, états membres de l’UE et secteur privé des deux côtés).
Dans cet esprit, ils peuvent couvrir plusieurs métiers et secteurs d’activité, tout en considérant les intérêts de tous _ les travailleurs, le Maroc et les États membres_, a-t-elle indiqué.
En ce qui concerne les métiers et les secteurs spécifiques concernés par ce partenariat, ils seront, a-t-elle fait savoir, déterminés par les états membres de l’UE et le Maroc en fonction des exigences des deux parties, tandis que la fixation de quotas relève de la compétence des Etats membres.
Lancée en juin 2021, l’initiative « Partenariats destinés à attirer les talents » tend à contribuer à remédier aux pénuries de compétences dans de nombreux secteurs clés dans l’UE et « à renforcer les partenariats mutuellement bénéfiques en matière de migration avec des pays tiers ».