Le sommet UA-UE de Bruxelles et la farce de la participation du polisario
Le sixième sommet Union africaine-Union Européenne a clôturé ses travaux, vendredi, sur de nouvelles initiatives et la promesse d’un partenariat renouvelé qui permettrait aux deux continents de conduire leur avenir commun dans la solidarité, la sécurité, la paix et le développement durable.
Toutefois, une anomalie a éraflé le sérieux de ce conclave et suscité la gêne visible de la partie européenne.
La fausse note venue saccader la musique ambiante n’est autre que la présence contestée et contestable du chef de la milice du polisario, qui s’est laissé transporter par ses lubies, se donnant des galons plus larges que ses épaules en voulant se mesurer aux chefs d’État et de gouvernement légitimes à la faveur d’une effraction à ce sommet.
Pris en charge par la généreuse logistique algérienne qui était, égale à elle-même, aux petits soins pour ce criminel, allant de son arrivée à l’aéroport à bord du célébrissime jet « Benbatouch Airlines », à son transfert à un palace luxueux de la capitale européenne, le polisarien en chef et la bande qui l’accompagnait ont passé leur temps à prendre des selfies derrière leur torchon quadricolore et à quémander les poignées de main charitables de ceux qu’ils croisaient sur leur chemin, pour s’en servir plus tard comme matériel d’intox à distiller dans leurs réseaux de propagande.
Ces courts moments jouissifs se heurtaient à chaque fois à la réalité têtue et amère de ne pas trouver une oreille attentive ni de regard compatissant pour consoler leur frustration. Les services de communication européens, quant à eux, étaient aux aguets pour empêcher toute intrusion de photos dans leurs supports pouvant alimenter la propagande en lien avec la présence de l’homme-lige d’Alger.
Passons maintenant en revue le film de cette participation pathétique :
Avant même que la bande »Ghali and Co » n’arrive à Bruxelles, l’Union européenne a fait une déclaration publique dans laquelle elle réitère, de la manière la plus claire, sa position constante et de longue date de non reconnaissance de la pseudo »rasd ». Soit !
Sentant la gêne occasionnée au sein des institutions européennes par ce convive encombrant, le porte-parole de l’UE a dû souligner, lors d’une conférence de presse, que la position européenne ne souffre aucune ambiguïté, rappelant l’unanimité des 27 États membres sur la non reconnaissance de l’entité fantoche. Plus encore, cette participation indésirable, non seulement par les Européens mais également par la quasi-totalité des États africains, a été rejetée de manière ferme et définitive par les dirigeants de l’UE qui ont opposé un boycott placide et assumé à cet individu, réduit à un strapontin aux fins fond de la salle de conférence.
Reclus dans l’ombre du ministre algérien des AE, qui, lui aussi, a fait grise mine durant ce sommet, le génocidaire B. Ghali a été exclu de tout contact avec les dirigeants européens, et ce dès la cérémonie officielle d’accueil des participants, lors de laquelle les présidents des instances européennes ont refusé de l’accueillir et de le saluer.
Dans le même élan de cette cascade de déconvenues, la présence fantomatique des séparatistes a suscité une levée de boucliers et une indignation forte de plusieurs eurodéputés, excédés par l’impunité flagrante dont bénéficie cet individu poursuivi pour les crimes les plus abjectes par des juridictions d’États membres de l’UE et qui bénéficie de la couverture et la protection diplomatique algérienne. Rappelons au passage que c’est avec un passeport algérien qu’il a bien évidemment accédé au territoire belge sous le regard inquiet et surtout réprobateur des autorités.
Si l’Union européenne a donné aujourd’hui la preuve de sa prudence, de sa vigilance et de sa fermeté face au poker menteur, orchestré par Alger, en opposant une fin de non-recevoir à ce criminel notoire et ses complices et en refusant de lui offrir une tribune complaisante au cœur de la capitale européenne, la scène pathétique que l’Union Africaine a donnée à voir en l’invitant bon gré mal gré, interpelle tous ceux qui ont investi et qui croient en cet idéal d’intégration africaine pour mettre fin à cette mascarade.