L’agence japonaise R&I dégrade la note souveraine de la Tunisie à B+ avec perspective négative
L’Agence japonaise de notation financière R&I a dégradé la note de l’émetteur en devises étrangères de la Tunisie à B+ avec une perspective négative.
La note sera abaissée encore « si le processus de négociation entre la Tunisie et le Fonds Monétaire International (FMI) se prolonge », a mis en garde l’agence dans un communiqué.
Elle a fait observer que la situation suscite des inquiétudes quant à la diminution de la certitude du remboursement de la dette.
« Bien qu’il soit positif que le gouvernement ait repris les discussions avec le Fonds monétaire international (FMI), il est encore difficile de prévoir quand ils parviendront à un accord », souligne l’agence.
D’après le communiqué, compte tenu de la forte incertitude qui pèse sur les perspectives d’assainissement budgétaire, il faudra peut-être beaucoup de temps pour assurer une réduction régulière du ratio de la dette publique.
Bien qu’aucune difficulté ne soit prévue en ce qui concerne les liquidités à court terme, l’agence considère que l’aide financière du FMI est vitale pour augmenter la probabilité de remboursement de la dette à moyen terme.
En octobre dernier, l’agence internationale de notation « Moody’s » avait abaissé les notes à long terme des émetteurs en devises et en monnaie locale de la Tunisie de B3 à Caa1 et maintenu la perspective négative, en expliquant que cette décision est liée à la gouvernance affaiblie qui ne permet pas la mise en œuvre des réformes budgétaires et économiques.
En 2020, le produit intérieur brut (PIB) réel s’est contracté de 8,8 % en raison de la pandémie de coronavirus et les restrictions de mouvement qui l’accompagnent.
Selon le gouvernement, bien que l’économie s’oriente vers une reprise en lien avec la levée des restrictions et les progrès de la vaccination, la croissance en année pleine ne devrait être que de 2,6 %.
Pour l’année prochaine, le FMI prévoit une croissance de 3,3 %, car la demande intérieure est refoulée et une reprise économique dans la zone euro, principale destination des exportations du pays, tirerait l’économie.
L’encours de la dette publique a grimpé à 79,5 % du PIB en 2020 et devrait atteindre environ 85 % du PIB en 2021.