Dans un communiqué publié à l’issue d’une réunion du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA sur la situation en Ethiopie, le Conseil a réitéré « son ferme attachement à la préservation de la souveraineté, de l’indépendance politique et de l’intégrité territoriale de la République Fédérale Démocratique d’Éthiopie », et exprimé « sa solidarité avec le peuple éthiopien ».
Le CPS de l’UA a exprimé «sa profonde préoccupation face à la situation dans le nord de l’Éthiopie, en particulier la récente escalade militaire et l’extension du conflit, et sa conviction que l’escalade du conflit a un impact déterminant sur la paix, la sécurité et la stabilité en Éthiopie et dans l’ensemble de la Région, ainsi que sur la situation politique et humanitaire ».
Le Conseil a réitéré «son engagement de longue date contre toute tentative visant un changement anticonstitutionnel de gouvernement, conformément aux instruments pertinents de l’UA », tout en « soulignant l’importance clé des efforts continus visant à approfondir la culture de la démocratie et la promotion de la bonne gouvernance sur le Continent ».
Le CPS a souligné aussi « sa conviction qu’il n’y a pas de solution militaire au conflit en cours, et appelle ainsi toutes les parties à s’engager à une cessation immédiate des hostilités en vue de rechercher un cessez-le-feu durable, inconditionnel et global et une solution pacifique durable ».
Il a dans ce sens exhorté « le gouvernement éthiopien et toutes les autres parties concernées par le conflit, tout en étant guidés par l’engagement envers l’intérêt national suprême du pays, à s’engager dans un dialogue significatif et authentique visant à trouver une solution pacifique durable au conflit », tout en soulignant l’importance d’un dialogue national inclusif, authentique et global pour soutenir la paix, la stabilité, la démocratie, la bonne gouvernance et la réconciliation en Éthiopie.
Le Conseil a par ailleurs souligné son soutien total aux efforts déployés par le Haut Représentant du Président de la Commission de l’UA pour la Corne de l’Afrique, M. Olusegun Obasanjo, en vue de la mise en place d’un cessez-le-feu et d’un règlement pacifique du conflit, et se félicite des autres efforts internationaux et régionaux déployés pour soutenir la réalisation de ces objectifs.
Le CPS a aussi exprimé sa profonde préoccupation face à la situation humanitaire désastreuse résultant de la violence et du conflit en cours, y compris en ce qui concerne le déplacement forcé, à grande échelle, de réfugiés et de personnes déplacées et, à cet égard, demande aux parties de garantir un accès sécurisé et sans entrave de l’aide humanitaire aux communautés touchées et la sécurité des agents humanitaires.
Il a également souligné l’importance primordiale d’assurer le flux des produits de base, y compris la nourriture, les médicaments et le carburant.
Le Conseil a réitéré en outre l’importance fondamentale d’assurer la stricte conformité et le respect du droit International Humanitaire et du droit international des droits de l’homme, et que toutes les allégations de violations et d’abus par toutes les parties devraient faire l’objet d’une enquête impartiale, efficace, transparente et rapide en vue de mettre fin à l’impunité et de traduire les auteurs en justice, tout en se déclarant gravement préoccupé par toutes les violations et tous les abus des droits de l’homme.
Le CPS a exhorté les parties au conflit à respecter le caractère sacré de la vie humaine, à garantir la sûreté et la sécurité des biens, y compris le siège de l’Union Africaine, la communauté diplomatique et les biens et le personnel, et demandé, à cet égard, au Président de la Commission d’intensifier les efforts pour assurer la sécurité du personnel et des biens de l’UA, ainsi que de fournir un accès à l’information.
La réunion du CPS de l’UA intervient suite à l’escalade de la confrontation depuis plus d’une semaine entre les forces éthiopiennes et les rebelles du front de libération du peuple du Tigray (TPLF) autour des villes de Kombolcha et de Dessie relevant de l’Etat régional d’Amhara, situé à 400 kilomètres au nord de la capitale Addis-Abeba.
Face à cette situation, le gouvernement éthiopien avait déclaré l’état d’urgence pour six mois dans tout le pays à l’issue d’une réunion du Conseil des ministres.