Dans un communiqué, l’agence internationale de notation a également abaissé la note senior non sécurisée de la Banque centrale de Tunisie et la dette senior non sécurisée de B3 à Caa1 et maintenu la perspective négative.
L’agence a expliqué que la baisse de la note est liée à la gouvernance affaiblie qui ne permet pas la mise en œuvre des réformes budgétaires et économiques.
Cette situation peut être constatée par l’incertitude persistante concernant les perspectives de réformes budgétaires et économiques structurelles, la crise constitutionnelle résultant du limogeage de chef du gouvernement Hichem Mechichi et du parlement, ainsi que l’instauration de l’état d’exception aggravée par l’absence de cour constitutionnelle, ajoute la même source.
Elle fait état aussi de la perte d’accès aux marchés des capitaux internationaux qui amplifie les risques relatifs à la liquidité.
« La situation des liquidités extérieure et intérieure s’est considérablement resserrée à la suite de la crise constitutionnelle, entraînant une incertitude quant à la capacité du gouvernement à répondre à ses besoins de financement à venir », lit-on dans le même communiqué.
Moody’s a considéré que les estimations du déficit budgétaire de 7,7% du PIB en 2021 et de 5,9% en 2022 impliquaient des besoins d’emprunt d’environ 18% du PIB en 2021 et de 16% en 2022.
Selon l’agence, les données relatives au budget jusqu’en juillet 2021 montrent un taux d’exécution de 30 % pour les emprunts extérieurs.
Elle soutient que la capacité de la Tunisie à répondre aux risques sociaux est de plus en plus menacée par la performance gouvernementale, précisant que la mise en œuvre des réformes économiques et fiscales conduira à une stabilisation et à une éventuelle réduction de la dette.
Ceci, estime la même source, permettra de changer les perspectives de « négatives » à « stables ».
De plus, Moody’s a considéré que la capacité de Tunisie d’accéder aux financements officiels et du marché des capitaux à des coûts abordables et de faire face aux paiements de ses dettes au cours des prochaines années améliorerait, également, les notations actuelles.
Les perspectives négatives reflètent les risques à la baisse liés à d’éventuels retards prolongés dans les réformes et le financement dépendant des réformes qui éroderaient les réserves de change par le biais de prélèvements pour les paiements du service de la dette, exacerbant ainsi les risques de balance des paiements, fait-il observer.
Dans ce cas de figure, la probabilité d’une restructuration de la dette du secteur public augmenterait, suite à quoi, les créanciers du secteur privé subiront des pertes.
Pour rappel, la Tunisie était passée à la note B3 le 23 février 2021.