Affaire Pegasus: le Maroc saisit un spécialiste reconnu de l’analyse numérique, David Znaty
Le Maroc a décidé de recourir aux services d’un expert informatique reconnu pour démonter la « mascarade malveillante » des accusations d’espionnage.
Pour démonter les allégations d’espionnage via le logiciel Pegasus, le royaume du Maroc a saisi un collège d’experts auprès de la Cour de cassation en France, dirigé par un spécialiste reconnu de l’analyse numérique, David Znaty, président de la Compagnie des experts agréés par la Cour de cassation.
« L’objectif reste de démontrer que Rabat n’a pas acquis le logiciel très discret développé par la société israélienne NSO Group et ne peut donc être à l’origine d’intrusions suspectes sur des téléphones portables », souligne le Journal du Dimanche.
Accusé depuis plusieurs jours par Amnesty International et le consortium de 17 journaux, dont Le Monde, d’avoir ciblé le président de la République Emmanuel Macron, des ministres et des journalistes français dans une vaste opération de cyberespionnage, le Maroc affirme que rien ne confirme son éventuelle implication, en dépit d’une demande de preuve déjà formulée il y a un an à l’adresse de l’association de défense des droits de l’homme.
« Amnesty International tergiverse à apporter les preuves de son accusation, souligne l’avocat du Maroc, Olivier Baratelli, qui rappelle que « les autorités marocaines formulent une seule et unique requête : fournissez les preuves. Et Amnesty se noie dans des considérations sémantiques et des rappels tendancieux du bilan du royaume en matière de droits de l’homme, au lieu de fournir la preuve matérielle. »
Au nom du Maroc, Me Baratelli a par ailleurs écrit le 27 juillet au procureur de la République à Paris, Rémy Heitz, pour lui proposer « la collaboration active » du Maroc à l’enquête judiciaire en cours, indique le JDD.
L’avocat s’est engagé à ce que le résultat des investigations ouvertes par le procureur général à Rabat soit transmis aux magistrats français.