« Nos systèmes alimentaires ont été mis à rude épreuve avec la crise du covid-19, suite notamment aux perturbations des chaînes d’approvisionnement locales régionales et mondiales », a dit M. Akhannouch lors d’un webinaire organisé sous le thème « Sécurité alimentaire : Quelle politique agricole pour l’Afrique de demain? », en préparation de l’édition 2021 de l’Africa Agri Forum (AAF), dont la 7ème édition est prévue les 5 et 6 avril à Yaoundé au Cameroun.
Et de soutenir: « Nous nous trouvons aujourd’hui dans un contexte de croissance de la population mondiale dont le plus haut taux serait affiché en Afrique ». Le contexte d’intensification de changements climatiques affectant tous les pays et entrainant des dégâts majeurs au niveau de la production et de l’environnement, a souligné M. Akhannouch. Au Maroc, a-t-il poursuivi, la crise du covid-19, combinée à deux années consécutives de sécheresse, a constitué un grand test de résilience auquel le secteur agricole a été confronté depuis des années, rappelant que le Royaume a pu assurer la poursuite des activités agricoles et agroalimentaires permettant aux travailleurs d’accéder aux champs et unités, approvisionner toutes les régions du pays avec des produits de bonne qualité et une offre diversifiée et assurer ses engagements en terme d’exportation alimentaire.
M. Akhannouch a, à cet effet, noté que la sécurité alimentaire ne peut être appréhendée de manière ponctuelle et ne peut être que la résultante de changement profond et structurel du secteur agricole. « Conformément aux Hautes Orientations de SM le Roi Mohammed VI, que Dieu L’Assiste, le secteur agricole marocain s’est doté en 2008, à travers le Plan Maroc Vert (PMV), d’une vision claire et intégrée permettant la mise en œuvre des reformes structurelles et la mobilisation des moyens importants ».
Le PMV, a-t-il enchaîné, a fait de l’agriculture marocaine une priorité nationale, ajoutant que « grâce a ses programmes ambitieux, il a contribué fortement à la sécurité alimentaire ». Ce plan a placé l’investissement au centre de son équation, a fait valoir M. Akhannouch, ajoutant que l’investissement public a connu une augmentation importante et a concerné principalement l’infrastructure collective.
De son côté, Josefa Leonel Sacko, Commissaire chargée de l’agriculture, du développement rural, de l’économie bleue et de l’environnement durable de l’Union Africaine a relevé que l’agriculture constitue le moteur de la transformation socioéconomique du continent africain, préconisant dans ce sens son financement et la facilitation de sa croissance inclusive par l’innovation particulièrement avec changement climatique.
Elle a, à ce propos, mis en avant les écosystèmes diversifiés et dynamiques dont dispose le continent africain. « La politique agricole de l’Afrique de demain devrait aussi répondre aux enjeux de nourriture, enrichir les africains et préserver les ressources pour les générations futures ».
Mme Sacko a, en outre, mis l’accent sur l’importance de la dynamisation du commerce intra-africain notamment avec l’entrée en vigueur de la zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), la promotion et la multiplication des investissements et l’industrialisation.
Pour sa part, Gabriel Mbairobe, ministre de l’Agriculture et du développement rural du Cameroun a insisté sur le développement d’une économie agricole compétitive à même d’assurer une sécurité alimentaire du continent, notant que celle-ci constitue un défi majeur pour les pays africains dans les prochaines décennies.
Mettant en avant l’énorme potentiel du secteur agricole dans le continent, le ministre camerounais a souligné la nécessité de mettre en œuvre des plans d’actions efficaces en vue de faire de l’agriculture africaine un pilier de son l’économie.
Organisée par i-conférences en partenariat avec l’Union Africaine et le groupe OCP Africa, cette série de webinaire vise à accompagner la dynamique et le développement d’un secteur agricole performant en Afrique francophone.
Le Maroc, rappelons-le, a été désigné pays invité d’honneur à l’édition de Yaoundé, où le PMV ainsi que sa contribution à l’économie du Royaume seront présentés à une trentaine de pays africains. L’Africa Agri Forum 2021 sera, ainsi, l’occasion pour les experts des secteurs agricole et agro-industriel de mieux appréhender les modèles de développement agricoles, les voies vers une agriculture durable et résiliente, le rôle évolutif des OPA, les chaînes de valeur agricole, le développement des filières, l’innovation et les technologies ainsi que l’impact du covid-19 sur le secteur agricole et la sécurité alimentaire.