La communauté juive de Casablanca a organisé lundi soir une cérémonie virtuelle pour célébrer avec des Marocains dispersés dans le monde entier, la fête traditionnelle de « Hanouka » et le « miracle » de la reprise des relations israélo-marocaines.
« L’annonce a été faite le premier jour de Hanouka (…) , donc c’est notre miracle de Hanouka 2020 », a déclaré le rabbin Levi Banon, au cours de la cérémonie diffusée en direct sur la plate-forme Zoom depuis le Stade Olympique Casablancais (SOC).
Quelques dizaines de fidèles, parmi lesquels l’humoriste franco-marocain Gad El Maleh, ont participé à distance à cette fête, avec des invités comme l’ambassadeur des Etats-Unis au Maroc, David Fischer, a constaté l’AFP sur place.
« Habituellement, on passe la Hanouka ensemble en communauté, (c’est) un moment de chaleur et de lumière, cette année, on ne pouvait pas le faire en présentiel, mais on a dit +non+ à l’obscurité », a expliqué le rabbin marocain à l’AFP après avoir rituellement allumé des bougies avec une longue allumette.
Selon la tradition juive, on allume chaque soir, pendant les huit jours de la « fête des lumières », une nouvelle lumière sur un chandelier à huit branches pour commémorer la nouvelle consécration du Second Temple après sa profanation dans les années -160 avant notre ère.
Plusieurs participants ont souligné lundi que l’annonce de la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël coïncidait avec la première bougie de cette fête annuelle.
« Que ça puisse tomber particulièrement le jour de la première bougie de la Hanouka, c’est un signe de Dieu pour moi, le signe d’un miracle », s’extasie ainsi Ken Ouhanna, désigné comme le maître de la cérémonie. « C’est un moment exceptionnel! », dit ce père de famille âgé de 35 ans.
Présente au Maroc depuis l’Antiquité, la communauté juive qui reste la plus importante d’Afrique du Nord, a crû au cours des siècles, notamment avec l’arrivée des Juifs expulsés d’Espagne par les rois catholiques à partir de 1492. Elle a atteint environ 250.000 âmes à la fin des années 1940, soit environ 10% de la population. Beaucoup de Juifs sont partis après la création d’Israël en 1948, et il en reste environ 3.000. La communauté de Casablanca est une des plus active.