L’armée russe a signalé samedi une violation du cessez-le-feu qui avait mis fin en novembre aux violents combats entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie dans la région séparatiste du Nagorny Karabakh.
« Un cas de violation du cessez-le-feu a été signalé le (vendredi) 11 décembre dans le district de Hadrout », a indiqué le ministère russe de la Défense, qui a déployé des forces de maintien de la paix sur place, selon un communiqué publié samedi.
Il s’agit de la première violation du genre annoncée par Moscou depuis l’entrée en vigueur le 10 novembre d’un accord de cessation des hostilités, qui a acté une déroute militaire arménienne et accordé d’importants gains territoriaux à Bakou.
Cette première confirmation russe intervient alors que l’armée arménienne a rapporté « des attaques » de l’Azerbaïdjan en direction des villages de Khtsaberd et In Takher, restés sous contrôle des forces du Karabakh.
Dans un communiqué, le ministère azerbaïdjanais de la Défense a lui dénoncé des « provocations » arméniennes, ajoutant que « des contre-mesures adéquates » avaient été prises.
Selon cette source, « le cessez-le-feu est respecté actuellement ».
Un porte-parole des forces de maintien de la paix russe, cité par l’agence de presse Ria Novosti, a confirmé samedi « des échanges de tirs à l’arme automatique ». Il a ajouté que des demandes de respect du cessez-le-feu avaient été envoyées « rapidement » aux deux parties.
Plus tôt dans la journée, les forces du Karabakh ont annoncé que trois de leurs combattants avaient été blessés dans une attaque par les forces azerbaïdjanaises.
Des troupes azerbaïdjanaises ont attaqué vendredi soir des combattants arméniens et « trois ont été blessés durant la fusillade qui a suivi », a déclaré le ministère de la défense du territoire.
Samedi, le président azerbaïdjanais Ilham Aliev a par ailleurs reçu à Bakou les deux co-présidents français et américain du groupe de Minsk de l’OSCE, chargé de la médiation de conflit depuis le début des années 1990.
Les deux diplomates, Stéphane Visconti et Andrew Schofer, sont attendus dimanche à Erevan.
Les combats au Nagorny Karabakh, qui ont fait des milliers de morts dans les deux camps, ont débouché en novembre sur un accord de cessation des hostilités négocié sous l’égide de Moscou. Une force de paix russe de quelque 2.000 soldats a été déployée dans la région pour assurer le respect du cessez-le-feu.
Lors d’une visite cette semaine en Azerbaïdjan, le président turc Recep Tayyip Erdogan, dont le pays a ouvertement soutenu politiquement l’Azerbaïdjan dans son offensive et a été accusé d’avoir fourni une aide militaire substantielle, a proclamé que « la lutte » contre l’Arménie n’était pas terminée.
Appelant les dirigeants arméniens à « revenir à la raison » après leur défaite dans cette guerre de six semaines, il a assuré que la reconquête de nombreux territoires par l’Azerbaïdjan « sera le début d’une nouvelle ère » dans cette région montagneuse du Caucase.