Déconfinement: Macron ne veut pas de « discrimination » des personnes âgées (Elysée)
Emmanuel Macron « ne souhaite pas de discrimination » des personnes âgées ou fragiles dans le déconfinement progressif après le 11 mai et « en appellera à la responsabilité individuelle », a indiqué l’Elysée vendredi soir.
Le chef de l’Etat, explique l’Elysée, a souhaité faire cette mise au point en voyant « monter le débat sur la situation de nos aînés, après les déclarations du Pr Jean-François Delfraissy ».
Celui-ci avait dit mercredi au Sénat que « pour les personnes d’un certain âge, de 65 ou 70 ans » et les personnes fragiles, « on continuera le confinement ».
« Le chef de l’Etat ne souhaite pas de discrimination entre nos concitoyens après le 11 mai », a souligné l’Elysée.
Le lundi 13 avril, il avait indiqué que « pour leur protection, nous demanderons aux personnes les plus vulnérables, aux personnes âgées, en situation de handicap sévère, aux personnes atteintes de maladies chroniques, de rester, même après le 11 mai, confinées, tout au moins dans un premier temps ».
Mais il n’avait pas précisé si cette « demande » aurait un caractère obligatoire, comme le confinement actuel, ou ne serait qu’un conseil.
Le Pr Delfraissy avait renchéri mercredi en plaidant pour une poursuite du confinement pour toutes les gens à risques, soit selon lui 18 millions de personnes, comprenant les personnes âgées, celles ayant des affections de longue durée ainsi que « des sujets jeunes ayant une pathologie, mais aussi obèses ».
Il avait expliqué qu’il ne savait pas quand ces personnes pourraient être déconfinées et qu’il fallait peut-être d’abord un traitement préventif.
Selon le dernier bilan vendredi, au moins 7.203 morts liées à la pandémie en France ont été dénombrées dans les seuls établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad).
Ces propos avaient interrogé sur le caractère ou non obligatoire de ce confinement prolongé, sur sa durée ainsi que sur l’âge qui définit une « personne âgée ».
Ils ont aussi beaucoup inquiété dans les maisons de retraite et les Ehpad. Le président de l’Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA) Pascal Champvert a ainsi estimé vendredi qu’un confinement prolongé des personnes âgées après le 11 mai, en Espada comme à domicile, ne serait « pas tenable ».
« Des gens vont mourir d’autres choses que du coronavirus: du confinement, de l’isolement et de la solitude », a déclaré M. Champvert.
Le Comité d’éthique (CCNE) avait déjà estimé début avril qu’un confinement renforcé des aînés devait être temporaire et leur laisser la possibilité, même limitée, de circuler.
Au niveau européen, l’UE elle aussi souhaite que les personnes âgées et les personnes souffrant de maladies chroniques soient protégées « plus longtemps ».
La présidente de la Commission Ursula von del Leyen avait même jugé qu’il fallait « limiter autant que possible les contacts des seniors » jusqu’à l’élaboration d’un vaccin, qu’elle espère « vers la fin de l’année ».