Plusieurs roquettes ont visé vendredi différents secteurs de Tripoli, y compris le seul aéroport fonctionnel de la capitale libyenne, blessant au moins une personne et provoquant des dégâts matériels, a-t-on appris de sources concordantes.
« Une femme a été blessée lorsque sa maison a été touchée par une roquette », ont indiqué dans un communiqué publié sur Facebook les forces pro-Gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par l’ONU et basé à Tripoli.
Les tirs ont visé les quartiers d’al-Hadaba al-Khadra, Soug el-Joumaa et Abou Slim, dans la banlieue sud-est de Tripoli, selon des témoins oculaires et un photographe de de l’AFP sur place.
Ils ont été attribués aux forces du maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l’Est libyen, rival du GNA.
« Les milices du criminel de guerre Haftar ont visé l’aéroport de Mitiga, son périmètre et plusieurs quartiers résidentiels de Tripoli avec plus de 60 roquettes de type Grad », ont affirmé les forces pro-GNA dans leur communiqué.
Plusieurs roquettes ont ciblé l’aéroport de Mitiga, ont confirmé les autorités aéroportuaires, annonçant la suspension des vols vendredi matin.
La piste d’atterrissage a été touchée et l’aéroport évacué, selon des témoins.
La veille, cet aéroport –le seul encore fonctionnel de Tripoli– avait déjà été fermé au trafic aérien pendant quelques heures à cause de « bombardements continus », selon les autorités aéroportuaires.
Le 4 avril 2019, les forces pro-Haftar ont lancé une offensive militaire pour s’emparer de Tripoli. Depuis, elles ont mené plusieurs attaques contre l’aéroport de Mitiga, accusant le GNA de l’utiliser à des fins militaires.
La trêve entrée en vigueur en janvier a été peu respectée par les belligérants.
Des pourparlers militaires, politiques et économiques constituent les trois volets du dialogue inter-libyen sur lesquels travaille l’ONU pour tenter de trouver une solution au conflit en Libye.
L’incertitude règne toutefois autour du dialogue politique, l’ONU confirmant mercredi son démarrage tandis que les deux camps belligérants ont annoncé suspendre leur participation.
Plus de huit ans après la chute du régime de Mouammar Kadhafi dans le sillage du Printemps arabe, la Libye est plongée dans le chaos. Ces pourparlers politiques visent à mettre fin aux divisions et à former un nouveau gouvernement unifié.