Le gouvernement de Gbagbo accuse l’ONU d’avoir "transporté et fourni des armes" pour les ex-rebelles alliés au rival de M. Gbagbo, Alassane Ouattara, et de s’être "rendue coupable de graves dérapages qui font d’elle, indubitablement, un agent de déstabilisation ayant contribué davantage à diviser le peuple ivoirien".
L’ONUCI, qui compte quelque 10.000 Casques bleus, avait été déployée en 2004 pour aider à la réunification de la Côte d’Ivoire, divisée en deux depuis le coup d’Etat raté de 2002 contre le président Gbagbo.
Laurent Gbagbo refuse de céder le pouvoir à Alassane Ouattara dont l’élection avait été proclamée par la Commission électorale et certifiée par le représentant spécial de l’ONU en Côte d’Ivoire, le Sud-Coréen Choi Young-jin.
Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a appelé à plusieurs reprises Laurent Gbagbo à transmettre le pouvoir à M. Ouattara, mettant en garde contre toute attaque contre les troupes des Nations unies présentes sur place.
Mais l’ONUCI a annoncé que son siège a essuyé des tirs de la part d’"hommes armés vêtus de tenues militaires" dans la nuit de vendredi à samedi.
Sur le terrain, et après la journée meurtrière de jeudi marquée par la mort de 10 à 30 personnes selon les sources lors de la marche des partisans de Ouattara en direction de la télévision, un calme précaire régnait samedi à Abidjan et dans d’autres villes du pays, au moment où les deux camps ont appelé leurs partisans à la "mobilisation" pour les prochains jours.