Selon les résultats provisoires proclamés par la CEI, l’opposant Ouattara l’a emporté sur le président sortant Laurent Gbagbo avec plus de 54 % des voix. Mais ces résultats ne sont pas valables, a affirmé juste après le président du Conseil constitutionnel, Paul Yao N’dré, sur la télévision publique.
Le président du Conseil constitutionnel, Paul Yao N’Dré, proche allié politique du président sortant Laurent Gbagbo, a souligné que le délai légal fixé à la commission électorale avait expiré mercredi à minuit. "Une fois ce délai expiré, la commission électorale n’est plus habilitée à annoncer les résultats", a-t-il argué.
Un peu plus tard dans la soirée, l’armée ivoirienne a annoncé le bouclage des frontières du pays. "Les frontières aériennes, terrestres et maritimes du pays sont fermées à tout mouvement de biens et de personnes à compter de ce jour, 2 décembre 2010 20h00 et jusqu’à nouvel ordre", a déclaré le porte-parole de l’armée, Babri Gohourou, à la télévision ivoirienne. A Paris, la chaîne de télévision France 24 a annoncé que les autorités ivoiriennes avaient suspendu dans la soirée sa diffusion dans le pays.
"Pas de validité juridique"
Plus tôt dans la journée, le président de la commission électorale indépendante (CEI) avait donné Alassane Ouattara gagnant du second tour, avec 54,1% des suffrages exprimés dimanche, contre 45,9% pour Laurent Gbagbo. "La commission électorale indépendante a transmis au Conseil constitutionnel, conformément à la disposition légale en vigueur, les résultats qu’elle a enregistrés et validés, accompagnés de l’ensemble des procès-verbaux", avait déclaré Youssouf Bakayoko, qui a rencontré les journalistes à la surprise générale dans un hôtel d’Abidjan sous protection de l’ONU. Sur la base des résultats communiqués par la commission, Alassane Ouattara dispose de 400.000 voix d’avance sur Laurent Gbagbo.
Dans sa première déclaration après les résultats, Alassane Ouattara avait appelé à la "paix" et promis de former "un gouvernement d’union", censée rassembler les "différentes forces politiques". Mais le camp Gbagbo, qui réclame l’annulation des résultats dans quatre régions du Nord, fief de Ouattara, avait rapidement réagi, assurant que ces résultats provisoires n’avaient pas de "validité juridique".
Des annonces qui interviennent après quatre jours d’une incertitude de plus en plus lourde dans le pays. Reste désormais au Conseil constitutionnel de statuer pour donner les résultats définitifs du scrutin. Il dispose de sept jours pour le faire.