L’ex-PDG d’Attijariwafa bank, Khalid Oudghiri, condamné à 15 ans de prison par contumace
La condamnation à 15 ans de prison ferme par contumace de l’ex-star du monde de la finance, Khalid Oudghiri, le PDG de la BCM, qui a a réalisé la grande fusion avec Wafabank pour créer le premier pôle financier du pays Attijariwafa bank, a fait beaucoup de bruit dans les milieux d’affaires marocains.
La cour, présidée par le juge Ali Torchi a retenu comme charge la complicité de faux en écriture publique et la complicité d’escroquerie. Le notaire Mohamed Hajri a été condamné également pour les mêmes infractions, mais en tant qu’auteur principal cette fois-ci. Il a écopé de 10 ans de prison ferme et 5.000 DH d’amende.
Sur le plan civil, le tribunal a condamné l’ex-PDG d’Attijariwafa bank et le notaire à 35 millions de DH. Ils devront les payer solidairement à Abdelkrim Bouftas. Si les dommages-intérêts ne sont pas versés à la partie civile, son montant sera reconverti en peine de prison. L’acte ayant fait l’objet d’un faux en écriture a été quant à lui annulé.
A l’origine de cette affaire, un terrain situé à Marrakech de plus de 543 hectares. Et dont une grande partie sera acquise par une filiale d’Ynna Holding. Le président de celle-ci, Miloud Chaâbi, sera entendu à quatre reprises, entre septembre 2008 et janvier 2009, par le juge d’instruction.
Bouftas l’hypothèque à la fin des années 1990 pour garantir une dette s’élevant à 150 millions de DH. En contrepartie, l’ex-Banque commerciale du Maroc devait stopper la vente aux enchères du terrain Al Kantara.
Tenaillé, l’homme d’affaires devait trouver en urgence un compromis pour apurer l’ensemble des dettes de son groupe… Une situation critique qui l’aurait poussé à payer indirectement des pots-de-vin à l’ex-PDG d’Attijariwafa bank. Le notaire Hajri aurait servi d’intermédiaire. Montant total de l’opération 36 millions de DH.
Jugé malgré son absence, l’ex-PDG peut pour autant revendiquer son droit à être rejugé. A condition qu’il rentre au Maroc et qu’il se présente devant la cour… Il peut faire aussi l’objet d’une extradition judiciaire.