Liban: une marche pour le « mariage civil, pas la guerre civile »
Plusieurs milliers de personnes ont participé dimanche à Beyrouth à une marche pour réclamer un Etat laïque au Liban, un pays régi par un système politique confessionnel.
Aux cris de "Laïcité", ils ont marché jusqu’au siège du Parlement pour défendre l’idée d’un Etat non-confessionnel, alors que des militants distribuaient des fleurs roses aux manifestants.
"Mariage civil, pas la guerre civile", ou "Fatima et Tony s’aiment … ça c’est un problème", pouvait-on lire sur des banderoles qui semblaient faire référence au fait que le mariage civil n’existe pas au Liban.
"Le changement doit venir de nous", souligne un organisateur s’exprimant à l’aide d’un porte-voix devant le Parlement, où la police a établi des barricades pour empêcher les manifestants d’atteindre le bâtiment. "Seulement nous, citoyens, pouvons le faire".
Au Liban, pays néanmoins considéré comme relativement libéral dans une région plutôt conservatrice, la religion occupe une place de premier plan. Dans ce pays qui réunit 18 communautés religieuses, l’Etat est régi par un système complexe de partage du pouvoir.
Ainsi par exemple, le président est un chrétien maronite, le président du Parlement un musulman chiite et le Premier ministre un musulman sunnite.
Depuis la fin de la guerre civile (1975-90), les défenseurs des droits de l’Homme poussent pour un Etat laïque. L’an dernier, le ministre de l’Intérieur a autorisé ceux qui le souhaitaient à ne pas préciser leur religion sur les documents officiels.
Mais pour ceux qui souhaitent un mariage civil, ils doivent le faire à l’étranger, souvent dans l’île de Chypre voisine.