Le Front National renforce sa place dans le paysage politique français. Un score dopé par le débat sur l’identité nationale et l’insécurité.
Plus aucun doute à présent sur la solidité de l’implantation du Front National. Dans les douze régions où il s’est maintenu à l’issue du premier tour, le parti de Jean Marie Le Pen a progressé par rapport au précédent scrutin de 2004. La plus forte hausse est enregistrée en Languedoc-Roussillon où il frôle la barre des 20%.
Bon score dans le Nord-Pas-de-Calais, où Marine Le Pen dépasse les 22% et dans cinq autres régions où les candidats du FN ont obtenu plus de 17% des voix: le Limousin, la Picardie, la Lorraine et la Champagne Ardenne.
En Alsace, Haute Normandie, Franche-Comté, Bourgogne et dans le centre, le score varie entre 13,5 et 14,5%. Jean-Marie Le Pen âgé de 81 ans est persuadé que sa fille saura prendre la relève et affiche son optimisme quant à l’avenir de son parti. « Il a encore de beaux jours devant lui ».
Le Front National remis en selle grâce au débat sur l’identité nationale
Ce qui a vraisemblablement contribué à cette embellie, outre la mobilisation sans précédent des militants et des sympatisants, c’est l’influence du débat sur l’identité nationale. Lancé en octobre par le ministre de l’immigration Luc Besson, le débat a donné lieu à des dérapages. Le gouvernement a semblé légitimer un certain nombre de préceptes chers à l’extrême droite, ouvrant la voie à des polémiques sur la burqa, les minarets, l’insécurité…. Tout cela sur fond de communication défaillante et dans un contexte de fragilité économique et sociale. Résultat: les musulmans de France se sont sentis en permanence stigmatisés. Le Front National s’est joué des peurs d’une partie de l’électorat et a pu récupérer les voix des abstentionnistes de la Majorité Présidentielle. Il est parvenu à séduire des électeurs issus de la classe populaire, déçus des politiques, en tenant un discours teinté de social et dénonçant les dérives du capitalisme.
Si l’ancrage du FN se confirme, le courant national reviendra un acteur non négligeable de la présidentielle de 2012. Du fil à retordre pour Nicolas Sarkozy qui s’efforcera de renouer avec l’électorat qui l’avait porté à la présidentielle de 2007.