"Nazis ! Nazis", ont scandé les militants religieux à l’adresse des policiers qui surveillaient samedi soir le rassemblement.
Les juifs ultra-orthodoxes, qui refusent notamment que des femmes se mêlent aux hommes dans les transports en commun, sont en conflit ouvert avec le gouvernement israélien.
Lors de la manifestation, un jeune garçon, les mains en l’air en signe de reddition, portait sur la poitrine l’étoile jaune marquée du mot "Jude", rappelant une célèbre photographie prise pendant la guerre lors d’une rafle antijuive en Pologne.
"Des uniformes de détenus, des étoiles jaunes avec le mot ‘juif’ en allemand, tout cela est choquant et consternant", a déclaré dans un communiqué le ministre de la Défense Ehud Barak. "Voir ainsi de petits enfants lever les mains en l’air, les dirigeants de la communauté ultra-orthodoxe, qui sont en majorité des gens responsables, ne doivent pas l’accepter", a ajouté le ministre.
Des manifestants brandissaient des pancartes accusant "l’entité sioniste" de persécuter la communauté "haredi" (ultra-orthodoxe). Certains groupes ultra-orthodoxes, en effet, ne reconnaissent pas Israël, estimant qu’un Etat juif ne peut naître qu’avec la venue du Messie.
Avner Shalev, président du mémorial de l’Holocauste de Yad Vashem, a déclaré que l’attitude des manifestants était une "insulte inacceptable" lancée aux victimes et aux survivants des camps nazis.
Mardi dernier, plusieurs milliers de personnes avaient manifesté à Beit Shemesh, à trente kilomètres de Jérusalem, pour dénoncer les ultra-orthodoxes qui cherchent à imposer leurs codes religieux dans cette ville.
Les tensions ont été ravivées lorsque la télévision a diffusé le témoignage d’une fillette de huit ans se plaignant d’avoir été insultée sur le chemin de l’école par des juifs ultra-orthodoxes qui lui reprochaient une tenue "indécente".
Le président israélien Shimon Peres a dénoncé les agissements d’une "petite minorité" et le Premier ministre Benjamin Netanyahu a promis de sévir contre tous ceux qui s’en prendraient aux femmes.