"Face à l’obstination de Bachar el-Assad, qui refuse de tenir ses engagements, la Ligue arabe a tiré les premières conséquences en décidant notamment de suspendre la Syrie de ses instances, de mettre en place des sanctions économiques et politiques et d’inviter l’opposition au Caire afin de travailler à la mise en place d’une transition politique" souligne Paris dans un communiqué.
"La décision de la Ligue arabe confirme qu’il est plus que temps d’accroître la pression sur le régime syrien afin qu’il cesse immédiatement la répression sauvage à l’encontre de sa population", poursuit le communiqué qui ajoute que la France "appelle la communauté internationale à entendre le message qui lui est adressé par les Etats arabes, à prendre ses responsabilités et à agir en conséquence sans plus tarder, notamment dans toutes les instances internationales appropriées, pour faire cesser la violence, protéger la population civile et permettre qu’une transition politique s’engage en Syrie".
Un camouflet sévère pour le régime de Bachar al-Assad.
Après des mois de crise, la Ligue arabe a décidé de suspendre la Syrie et de rappeler ses ambassadeurs à Damas. Tant que le régime de Bachar el-Assad n’appliquera pas le plan de paix conclu il y a dix jours. Lors de la réunion d’urgence organisée ce samedi au Caire, 18 pays ont voté cette suspension. Seuls le Liban, le Yémen et la Syrie elle-même ont voté contre. L’Irak s’est abstenu.
La suspension de l’adhésion de la Syrie était l’une des principales revendications de l’opposition syrienne, dont les différents courants ont défilé au siège de la Ligue ces derniers jours.
Dans son communiqué, la Ligue arabe appelle également à des "sanctions économiques et politiques contre le pouvoir syrien", et invite tous les courants de l’opposition syrienne à se réunir au Caire sous trois jours pour élaborer un projet de "transition".
Réaction de la Syrie : la décision de la Ligue arabe est "illégale". Elle "met fin à l’action arabe commune et prouve que la Ligue suit un programme édicté par les Américains et les Occidentaux", affirme Youssef Ahmad, ambassadeur syrien auprès de la Ligue arabe.
Sur le terrain, la répression du soulèvement populaire sans précédent contre le régime de Damas a fait plus de 3.500 morts, selon l’ONU. Et elle n’a pas baissé d’intensité, contrairement aux engagements pris par Damas : le régime syrien avait pourtant accepté le 2 novembre le plan arabe qui prévoyait la fin des violences, la libération des détenus, le retrait de l’armée des villes tenues par l’opposition et la libre circulation des médias.