Environ 150 personnes ont protesté mercredi matin à Benghazi (est) devant l’hôtel qui abrite les bureaux du Conseil national de transition (CNT), a rapporté un témoin. Les protestataires ont déployé une affiche clamant "non à un gouvernement d’étrangers !".
La manifestation était menée par des membres des tribus Aouagi et Maghariba, mécontents de voir leurs dirigeants écartés des postes clés du nouveau gouvernement.
Un groupe s’appelant le Congrès libyen amazigh a appelé à la suspension de toute relation avec le CNT après la formation du gouvernement.
Les Amazigh, ou Berbères, constituent une minorité en Libye, persécutée sous Kadhafi, et demandent une plus grande reconnaissance de leur culture et de leur langue au sein de la nouvelle Libye.
"Le gel temporaire (des relations) est effectif tant que le CNT ne prêtera pas attention aux revendications des Libyens amazigh", a déclaré la tribu dans un communiqué.
En revanche, il n’y a aucun signe de dissidence de la part des islamistes, qui n’ont reçu aucun poste de première importance dans le nouveau cabinet appelé à gouverner le pays dans l’attente d’élections prévues dans un délai de huit mois.
La tâche du CNT lors de la formation du gouvernement n’était pas aisée. Il s’agissait de concilier des intérêts régionaux et idéologiques divergents susceptibles de mettre à mal l’équilibre fragile qui existe en Libye, trois mois après la chute du régime de Mouammar Kadhafi.