M. Jammeh, 46 ans, devance largement ses opposants Ousainou Darboe (63 ans), du Parti démocratique uni (UDP, principale formation de l’opposition), qui a obtenu 17 % des voix, et Hamat Bah (51 ans), soutenu par une coalition de quatre partis de l’opposition, le Front uni, classé dernier avec 11 pc des suffrages, a déclaré à la presse le président de l’IEC, Moustapha Carayol.
Au total, 657.904 électeurs ont voté, sur près de 797.000 Gambiens inscrits, portant le taux de participation à 83 %, a indiqué M. Carayol.
M. Jammeh, leader de l’Alliance patriotique pour la réorientation et la construction (APRC), était arrivé au pouvoir en 1994 par un coup d’Etat militaire contre Dawda Jawara. Il a été élu en 1996, puis réélu en 2001 et 2006.
L’opposant Darboe a rejeté la victoire du président sortant.
L’UPD "rejette avec véhémence et sans condition les résultats de l’élection présidentielle qui vient de s’achever", a déclaré M. Darboe à la presse, peu après la proclamation des résultats par la Commission électorale.
"Ces résultats sont faux, frauduleux et constituent une tromperie (…) de la volonté du peuple. L’UDP invite tous les Gambiens à rejeter les résultats", a-t-il affirmé.
La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) n’avait pas envoyé d’observateurs en Gambie, estimant que les conditions d’une élection "libre, juste et transparente" n’étaient pas réunies.
Près de 800.000 électeurs gambiens, sur quelque 1,7 million d’habitants de ce petit pays enclavé au Sénégal, étaient appelés aux urnes pour élire leur président. La campagne électorale, qui a débuté le 12 novembre, avait pris fin mardi soir sans violences.
Un amendement introduit à la Constitution en 2002 supprime toute limite aux mandats présidentiels.
M. Jammeh a répété plusieurs fois ces dernières semaines qu’il remporterait largement cette élection. "Je pense que je l’emporterai avec une large majorité", a-t-il déclaré jeudi à la presse après avoir voté.