S’exprimant dans un entretien jeudi à la radio publique israélienne, Barak a précisé qu’Israel n’a pas l’intention d’"agir à l’heure actuelle", estimant qu’"il ne faut pas engager de guerre lorsque cela n’est pas nécessaire". "Notre position n’a pas changé sur trois points: un Iran nucléaire est inacceptable, nous sommes déterminés à empêcher cela et toutes les options sont sur la table", a déclaré M. Barak.
A propos des répercussions d’un éventuel conflit armé avec l’Iran en cas d’attaques israéliennes, M. Barak a dit qu’"une guerre ce n’est pas un pique-nique, mais si Israël est forcé d’agir nous n’aurons pas 50.000, 5.000 ou même 500 morts, à condition que les gens restent chez eux", a-t-il soutenu, en rappelant que la quarantaine de missiles tirés vers Israël par l’Irak durant la guerre du Golfe en 1991 n’avait fait qu’un seul mort.
Interrogé sur d’éventuelles divergences avec les Etats-Unis sur la stratégie à adopter vis-à-vis de l’Iran, Barak a rétorqué : "Il faut savoir qu’Israël est souverain. Le gouvernement, l’armée et les services de sécurité" israéliens "sont seuls responsables de la sécurité" des israéliens "et de l’existence d’Israël".
L’ancien chef du renseignement militaire israélien, le général Amos Yadlin, qui a quitté ses fonctions en 2010, a, pour sa part, estimé, cette semaine, que les iraniens ont "suffisamment" de matériel fissile pour produire "4 à 5 bombes (atomiques) dès qu’ils l’auront décidé". De son côté, l’actuel patron du département de recherches du renseignement militaire, le général Iraï Baron a affirmé, lundi devant une commission du parlement, que l’Iran "opère sur une base régulière environ 6.000 centrifugeuses sur les 8.000 dont ce pays dispose". "Jusqu’à présent, l’Iran a accumulé 50 tonnes d’uranium faiblement enrichi et un peu moins de 100 kg d’uranium enrichi à 20 % (…) l’Iran a besoin de 200 kg d’uranium enrichi à 20 % qui doivent ensuite être enrichi à 90 pc pour produire une bombe atomique", a soutenu le général Baron.
L’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) a étayé dans un récent rapport les soupçons des occidentaux selon lesquels Téhéran, malgré ses démentis, a travaillé à la fabrication d’une arme nucléaire. Selon le dernier rapport de l’AIEA, daté du 8 novembre, l’Iran a produit un total de 4.922 kilogrammes (un peu moins de 5 tonnes) d’uranium faiblement enrichi (3,5 %) et 73,7 kilogrammes d’uranium enrichi à 19,75 %.
Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et le Canada, qui soupçonnent les autorités iraniennes de chercher à se doter de l’arme atomique, ont adopté lundi de nouvelles mesures de rétorsion qui visent le secteur financier et celui de l’énergie. La recherche d’une position commune de l’Union européenne sur de nouvelles sanctions contre l’Iran figure au programme du conseil des affaires étrangères de l’Union européenne jeudi à Bruxelles, a précisé, mercredi, le ministère français des affaires étrangères.
L’Iran a réaffirmé, récemment, le caractère exclusivement pacifique de son programme nucléaire controversé.
Israël, considéré comme la seule puissance atomique dans la région, n’a jamais confirmé ou démenti disposer d’un arsenal nucléaire. Les pays arabes ont appelé, lundi à Vienne, en marge du Forum sur la création d’une zone sans armes nucléaires au Moyen-Orient, Israël à signer le traité de non prolifération nucléaire (TNP). L’Etat hebreux était sous le feu des critiques à l’ouverture de ce forum de deux jours qui doit débattre de la capacité nucléaire d’Israël soupçonnée d’avoir l’arme atomique à des fins militaires. Les représentants des pays arabes ont qualifié Israël d’être "un obstacle à la paix au Moyen-Orient".