Après trois mois de hausse continue les mois de mai, juin et juillet 2011 et une stabilisation en août 2011, les demandeurs d’emploi sans activité progressaient en septembre 2011 de 0,9%, pour atteindre 2,78 millions d’individus. Cela représente depuis début 2011, 58 000 demandeurs supplémentaires dans cette catégorie inscrits sur les listes de Pôle emploi.
Le nombre de chômeurs de longue durée inquiète particulièrement le gouvernement français, en hausse de 0,7% sur le mois de septembre 2011 et de 7,7% sur un an, soit 1,59 millions de personnes.
Le ministre du Travail, Xavier Bertrand, a pris immédiatement "acte de ces mauvais chiffres liés au ralentissement de l’activité".
"C’est une situation assez dramatique. On n’est absolument pas dans un retournement de tendance du marché de travail avec une perspective d’amélioration", estime Mathieu Plane, économiste senior au Département analyse et prévision de l’OFCE. Il ajoute : "avec une croissance anémique, le taux chômage devrait progresser à 9,3% fin 2011, et à 9,7% fin 2012, contre 9,2% au deuxième trimestre".
Pour Stefano Scarpetta, chef de la division emploi de l’OCDE, "le ralentissement de la croissance et les incertitudes sont les deux facteurs qui font que les entreprises sont très réticentes à embaucher davantage, même celles qui ont des performances plutôt bonnes. La question est désormais de savoir si le chômage va augmenter ou rester stable à un niveau élevé".
Marie-Claire Carrère-Gée, présidente du Conseil d’orientation pour l’emploi (COE ) appelle à une "augmentation significative des volumes et de la qualité des emplois aidés. Ces emplois, souvent décriés, peuvent être très utiles en période de ralentissement de la croissance".
Le gouvernement s’apprête à réviser en baisse de manière drastique sa prévision de croissance pour 2012 (actuellement à 1,75%).