Le régime algérien « regarde d’un mauvais oeil » l’avènement de la révolution en Tunisie (Khalid Chaoukat)
Il a ajouté que le régime algérien, qui dispose d’un important excédent budgétaire, tente d’exercer son influence sur la révolution tunisienne à travers l’utilisation de l’argent et du volet économique, comme en témoigne la régression considérable du nombre de touristes algériens qui se sont rendus en Tunisie l’été dernier, du fait que le régime d’Alger a orchestré une propagande selon laquelle la Tunisie est un pays qui ne jouit pas de la sécurité.
Au niveau interne, le responsable arabe a fait remarquer que parmi les défis auxquels fait face la révolution tunisienne figurent les divisions entre les forces politiques et la difficulté de dialogue et de réconciliation, notant que cette situation favorise, ce qu’il a qualifiée de "la contre-révolution" dont les instigateurs sont des parties entretenant des intérêts avec l’ancien régime.
L’intervenant a évoqué le défi du développement tout en insistant à cet égard sur la nécessité de augmenter le moral du peuple tunisien qui commence à sentir le désespoir après des mois de l’avènement de la révolution.
Abordant le contexte de la révolution de jasmin en Tunisie, M. Chaoukat a noté que le régime du Président déchu Zine El Abidine Ben Ali a, sans le savoir, pris des mesures ayant conduit au déclenchement de la révolution, notamment en écartant les jeunes de la politique.
Le régime de Ben Ali et dans une tentative d’isoler les jeunes tunisiens, a lancé le projet "un ordinateur pour chaque famille", ce qui a fait du peuple tunisien, l’un des peuples de la région les plus proches d’Internet. Dans le même contexte, a-t-il poursuivi, le régime de Ben Ali a tenu à "distraire" la jeunesse par le football au point que les clubs tunisiens sont devenus "les plus grands partis politiques dans le pays".
Il a toutefois fait savoir que les affrontements avec les forces de sécurité à l’issue de certaines rencontres de football ont contribué à la chute de la théorie de "l’invincibilité des services de sécurité".
La révolution tunisienne n’était pas une "révolution de personnes souffrant de famine", mais plutôt une révolution pour "la dignité et la liberté", a-t-il dit, soulignant que le pays occupait, avant la révolution, une place bien avancée en matière de développement au niveau du continent.
Cette conférence régionale vise à présenter les visions des organisations de la société civile dans les pays arabes sur l’avenir de la région, du fait que ces organisations ont, bel et bien, exprimé l’opinion des peuples arabes et défendu leurs droits à la liberté, à la justice, à l’égalité et à la citoyenneté.
Plusieurs thématiques seront débattues lors de cette rencontre de deux jours ayant trait à l’histoire des mutations politiques et démocratiques: cas de l’Europe de l’est, le printemps arabe et la transition et l’avenir du printemps arabe entre l’Etat civil, militaire et religieux.