A l’époque, François Hollande était clairement engagé dans la campagne pour la primaire du PS en vue de 2012. "Il s’agissait d’établir une notice biographique fouillée sur Mme Trierweiler, y compris sur son réseau relationnel", assure une source proche du dossier. Certains policiers s’émeuvent aujourd’hui d’une telle démarche. Surtout dans le contexte actuel, marqué par les affaires d’investigations policières sur les sources de trois journalistes du Monde.
Contactée par L’Express, la préfecture de police de Paris dément l’existence d’une note sur Valérie Trierweiler et toute demande d’enquête sur son compte.
Nicolas Sarkozy avait pourtant supprimé les "notes blanches"
Officiellement, les services de renseignements ne sont plus censés intervenir dans le domaine politique. Le scandale provoqué par l’espionnage d’un conseil national du PS avait mis un terme au suivi des activités des partis par les Renseignements généraux (RG) en 1995. En 2002, à son arrivée au ministère de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy lui-même avait supprimé les "notes blanches", ces fiches sans en-tête, ni signature, rédigées notamment sur des personnalités du monde politique, des médias ou du spectacle.
Depuis la fusion de la DST et des RG, le travail au service de renseignement intérieur est recentré sur des missions de protection des "intérêts fondamentaux de la nation", par exemple la lutte contre le terrorisme. Mais cette règle souffre, semble-t-il, quelques exceptions. Au début de 2007, les RG avaient établi une note sur Bruno Rebelle, ex-patron de Greenpeace France et nouveau venu dans l’équipe de campagne de la candidate socialiste à la présidentielle, Ségolène Royal.
Quand François Hollande était interrogé sur la transparence des hommes politiques en matière de vie privée, après l’affaire DSK, il avait l’habitude d’esquiver d’une boutade: "Oh, vous savez, moi, on sait déjà tout de ma vie privée…"