Femmes et hommes tenant à la main de simples photos d’identité de leurs chers disparus ou exhibant leurs portraits et noms en grand format sur de pancartes autour du cou, ont défilé aux côtés de militants des droits de l’homme, derrière une grande banderole où étaient imprimées des dizaines de photos de personnes dont on ignore toujours le sort depuis leur enlèvement par les forces de sécurité algériennes durant leur lutte contre les groupes armés dans les années 1990.
Selon le "Collectif des familles de disparus en Algérie", l’Etat algérien a mené, durant cette décennie noire, une" répression massive et aveugle contre la population, avec son lot d’arrestations arbitraires, exécutions extrajudiciaires, tortures et disparitions forcées. 8000 personnes ont + disparu+". Et Aucune enquête n’a jamais été menée pour les retrouver.
De plus, la Charte dite " Pour la paix et la réconciliation nationale ", , entrée en vigueur en 2006, consacre " l’immunité juridictionnelle des agents de l’Etat et menace d’une peine d’emprisonnement ceux qui critiquent cette + solution+". D’où le cri des associations des familles de disparus en Algérie contre "l’impunité" et la lourde chape de silence que le régime algérien veut garder sur ce dossier.
A l’unisson, les manifestants à Paris ont clamé en arabe et en français leur "besoin de connaître la vérité sur le sort de leurs proches" et exigé des "enquêtes approfondies et impartiales pour les retrouver", ou du moins leurs dépouilles en cas de décès pour faire dignement leur deuil.
Inscrivant sa démarche dans le sillage du "printemps arabe", le collectif des associations des familles de disparus en Algérie se dit en permanence mobilisé dans son "refus de l’impunité, un pas inévitable de toute marche vers la démocratie". "Le changement et la démocratie passeront par la vérité et la justice", ont-ils clamé.