L’étude montre aussi que, pour la première fois depuis 10 ans, le nombre de journalistes a reculé en 2010, la profession connaissant dans le même temps un vieillissement de sa population et une plus grande précarité.
Après une progression constante de leur nombre depuis 2000, les journalistes étaient 37.415 en 2010, 1,31% de moins qu’en 2009. Ils étaient 33.314 en l’an 2000, selon l’étude, basée sur les chiffres de la Commission de la Carte professionnelle.
Sur cet ensemble, 58,4% des journalistes sont employés par la presse papier, 11,8% par la télévision, 8,6% par les agences. La radio en emploie 6,7% et les supports internet 2,9%. Les données ne permettent cependant pas de comptabiliser les journalistes travaillant pour plusieurs supports.
Si les débutants dans la profession continuent de commencer très majoritairement dans la presse papier (46,7%), la proportion de nouveaux journalistes travaillant sur internet a fortement augmenté, passant de 3,9% en 2009 à 10,5% en 2010. Un chiffre à considérer avec prudence à double titre: d’abord, ils travaillent souvent sur plusieurs supports; et ensuite, ce nombre serait probablement plus élevé si l’étude prenait en compte tous les jeunes journalistes qui n’ont pas, ou pas encore de carte de presse.
Profondes mutations La profession de journaliste, qui traverse de profondes mutations, entre révolution numérique et montée en puissance des réseaux sociaux, connaît paradoxalement un vieillissement assez net.
La moyenne d’âge des journalistes professionnels a encore augmenté en 2010, s’établissant à 42,3 ans, contre 42,2 ans en 2009 et 40,5 ans en 2000. Le gros des troupes se situe dans la tranche d’âge 45-59 ans, qui représente 34,6% des journalistes encartés.
Les très jeunes et les plus âgés constituent des minorités. Les journalistes de moins de 26 ans pèsent 4,6% de l’ensemble et les plus de 60 ans 5,5%. Cette dernière catégorie cependant est en progression régulière, tendant à prouver que les journalistes partent à la retraite de plus en plus tard.
A l’instar d’autres professions, la précarité est en hausse, avec plus qu’un doublement du nombre de CDD en deux ans, 1.399 en 2010 contre 628 en 2008. Le nombre de pigistes (journalistes indépendants payés à l’article), passé de 5.711 en 2001 à 6.311 en 2009, a en revanche reculé en 2010 (6.096, soit moins 3,5%).
L’étude montre également que la profession continue de se féminiser. En 2010, les femmes représentent 44,9% du total des journalistes, une hausse de 5 points depuis 2000 où elles ne totalisaient que 39,9% de l’effectif encarté.
La tendance va s’accentuer: par tranche d’âge, les femmes sont devenues majoritaires avec 53% chez les 26-34 ans et plus fortement encore chez les plus jeunes journalistes (moins de 26 ans) chez qui la gent féminine totalise près de 57% de l’effectif.
Bien que l’ensemble des données ne soit pas forcément encourageant dans un secteur en pleine crise économique, la presse continue de susciter de nombreuses vocations. «Paradoxalement, les écoles reconnues connaissent des records historiques de candidats», soulignent les auteurs de l’étude, précisant que le seul Centre de Formation des Journalistes de Paris a enregistré une hausse de 13% du nombre de candidats (949 dossiers en 2010).