Les participants à cette manifestation organisée à l’appel de la CGTP, principale confédération syndicale portugaise, ont dénoncé l’accord conclu entre le gouvernement démissionnaire et l’UE et le FMI et l’ingérence de ces institutions dans les affaires du pays.
Des centaines de manifestants ont également battu le pavé à Porto pour dénoncer ce plan qui devrait entraîner pendant au moins deux ans une augmentation du chô mage et une baisse des revenus.
Lundi dernier, les ministres européens des finances ont donné leur feu vert au plan d’aide de l’UE et du FMI qui prévoit un prêt de 78 milliards d’euros sur trois ans en échange d’une cure de rigueur et d’importantes réformes structurelles, l’objectif étant de ramener le déficit public de 9,1 % du PIB en 2010 à 3 % en 2013.
En échange de ce soutien, le Portugal doit prendre de nouvelles mesures de rigueur, restructurer et renforcer le capital de ses banques, procéder à des privatisations et à des réformes notamment du système de santé et de l’administration, avec l’objectif d’assainir et de renflouer ses finances publiques.
En raison des difficultés financières du pays, les Portugais sont soumis à de sévères restrictions budgétaires, cumulant hausses d’impô ts et réduction des prestations sociales.
Le taux de chô mage au Portugal a atteint un nouveau record historique à 12,4 % de la population active au premier trimestre 2011. Le PIB portugais s’est contracté de 0,7 % au premier trimestre, après avoir reculé 0,6 % au trimestre précédent, selon des statistiques publiées la semaine dernière.
Avant même l’application du pan international, les mesures d’austérité prises jusqu’ici par Lisbonne pour tenter de calmer les marchés, notamment baisse de salaires et hausse de la TVA, ont fait replonger le Portugal dans la récession dont il était sorti fin 2009.
Le ministre portugais des Finances avait indiqué début mai que les nouvelles mesures liées au plan d’aide internationale pourraient entraîner une contraction de l’économie de 2 % en 2011, puis en 2012, une reprise de l’activité étant attendue seulement en 2013.
Troisième pays de la zone euro à faire appel à une aide extérieure, après la Grèce et l’Irlande l’an dernier, le Portugal a cédé à la pression des marchés début avril, deux semaines après la démission du premier ministre José Socrates, désavoué lors du rejet au Parlement d’un nouveau programme de rigueur.