M. Ouattara, 69 ans, a été investi en présence d’une vingtaine de chefs d’Etat africains, du président français Nicholas Sarkozy, du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, et des représentants de plusieurs organisations régionales et internationales.
Parmi les dirigeants africains figurent notamment les présidents nigérian Goodluck Jonathan, chef en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), burkinabé, Blaise Compaoré, sénégalais, Abdoulaye Wade ainsi que le président de la commission de l’UA Jean Ping.
Le Maroc a été représenté à cette cérémonie par le Premier ministre, M. Abbas El Fassi.
M. Ouattara, un ancien Premier ministre, a été investi cinq mois après l’élection présidentielle du 28 novembre, qui a débouché sur une grave crise suite au refus de l’ex-président Laurent Gbagbo de reconnaitre sa défaite.
Ce dernier a été arrêté le 11 avril au palais présidentiel à Abidjan à la suite d’une grande offensive militaire des forces loyales à Ouattara, et placé en résidence surveillée ainsi que son épouse Simone, dans l’attente d’un procès.
Le nouveau président avait prêté serment le 6 mai à Abidjan, au lendemain de la proclamation de sa victoire à la présidentielle par le Conseil constitutionnel. Depuis, la situation sécuritaire commence à s’améliorer en Cô te d’Ivoire et l’activité économique reprend son cours normal.
Lors de la cérémonie d’investiture de samedi, M. Ouattara a appelé à la "réconciliation" et exhorté ses concitoyens à "faire le deuil de la rancune". Il s’est engagé à former "dans quelques semaines un gouvernement d ‘union rassemblant les représentants des principales forces politiques et de la société civile", dont le parti de l’ex-président Gbagbo. Il a également annoncé l’organisation "avant la fin de l’année" d’élections législatives.
Né le 1er janvier 1942 à Dimbokro (centre), M. Ouattara accomplit la majorité de sa scolarité au Burkina Faso voisin avant d’aller aux Etats-Unis où il obtint en 1967 un doctorat en économie. En 1968, il est recruté au Fonds monétaire international (FMI) et en 1983, il est désigné vice-gouverneur de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO). En 1990, il devient Premier ministre de l’ancien président ivoirien Félix Houphouët-Boigny, fonction qu’il occupe jusqu’à la mort du "père de la Nation" en 1993.