Le FMI revoit à la baisse le taux de croissance économique de l’Ethiopie
Le taux de croissance économique de l’Ethiopie qui se situe à 11,4 %, selon le ministère éthiopien des Finances et du Développement économique, a été revu à la baisse par le Fonds monétaire international (FMI) qui a estimé que ce taux serait de 7,5 % durant l’actuelle année budgétaire.
L’article IV des statuts du FMI dispose que chaque pays membre est dans l’obligation de se soumettre à une consultation annuelle afin de discuter de l’évolution de sa politique économique.
Selon le FMI, le principal défi macroéconomique en Ethiopie réside dans le taux élevé d’inflation qui a atteint 30 % en avril dernier. "Bien que cela reflète en partie la hausse des prix internationaux des matières premières, la croissance excessive monétaire a été la cause principale de cette poussée inflationniste", souligne le FMI.
Dans un communiqué de presse publié à l’issue de sa mission en Ethiopie, le FMI a fait également observer que le budget a affiché un "excédent de financement interne" au premier semestre de 2010/11, mais il y avait eu un recours important au financement de la banque centrale, notant que le marché des bons du Trésor "s’est effondré", ce qui reflète des taux d’intérêt très négatif.
A cet égard, la mission du FMI a encouragé le gouvernement éthiopien à "mettre en oeuvre une politique monétaire fondée sur un ancrage nominal, accompagnée par des taux d’intérêt plus élevés et une flexibilité du taux de change pour contrôler l’inflation".
Par conséquent, le FMI prévoit une croissance économique "plus faible" en 2011/12, à environ 6 %, en raison d’"une inflation élevée, des restrictions sur les prêts bancaires privés, et d’un environnement économique plus difficile".
Le FMI s’est félicité de la décision de lever le contrôle sur les prix, exhortant le gouvernement éthiopien à envisager des mesures concrètes pour améliorer le climat des affaires et réduire les coûts du commerce.
A l’avenir, les autorités éthiopiennes sont encouragées à renforcer le contrôle du secteur financier, à poursuivre l’application de la taxe et des plans de réforme des douanes, à renforcer la gestion de la dette et à consentir davantage d’efforts pour améliorer les statistiques des comptes nationaux, recommandent les experts du FMI.
Lors de sa visite en Ethiopie, la mission du FMI a eu des rencontres avec le Premier ministre, Meles Zenawi, le ministre des Finances et du Développement économique, Sufian Ahmed et le gouverneur de la Banque centrale, Teklewold Atnafu.
L’Ethiopie est l’un des pays les plus pauvres au monde dans la mesure où près de 77 % de la population vivent avec moins de 2 dollar par jour. Plus de 50 % de la population éthiopienne souffrent de malnutrition chronique et la moitié seulement a accès à l’eau potable.