Lors de ce scrutin, le second en deux ans, convoqué après le rejet en mars dernier par l’opposition du 4-ème plan d’austérité du gouvernement socialiste, les électeurs devront choisir les 230 députés qui siègeront pendant quatre ans au parlement, dissout à la suite de la démission du Premier ministre socialiste José Socrates au pouvoir depuis 2005.
Selon les derniers sondages, le Parti social démocrate (PSD, centre-droit) de Pedro Passos Coelho est donné vainqueur, en recueillant une moyenne de 36 des intentions de vote, contre 31 pc pour le Parti Socialiste de Socrates, qui s’était résolu en avril dernier, après plusieurs mois de résistance, à faire appel à l’aide de l’UE et du FMI.
En cas de victoire, un tel score ne donnerait pas de majorité absolue au PSD au parlement (230 sièges). Mais les sociaux-démocrates devraient former une coalition avec le Centre démocratique et social (CDS-PP), parti minoritaire de droite, crédité d’environ 12 pc des voix.
Les analystes refusent, toutefois, de donner l’actuel chef du gouvernement perdant d’avance, assurant qu’il conserve encore des chances de l’emporter même si les intentions de vote en faveur de son parti ont diminué dernièrement.
"Face à la situation grave dans laquelle se trouve le pays, ces élections sont particulièrement décisives", a déclaré le président portugais Anibal Cavaco Silva, lors d’une allocution télévisée diffusée samedi soir.
"S’abstenir reviendrait à ne pas vouloir contribuer à construire un pays meilleur", a-t-il affirmé, qualifiant ce scrutin de "moment crucial pour le pays".
Quel que soit le vainqueur de ce scrutin, il aura la lourde tâche d’appliquer le plan d’austérité drastique sur trois ans négocié avec le FMI et l’UE en échange d’un prêt de 78 milliards d’euros.
Le prochain gouvernement devra ainsi assainir les finances publiques du pays et mettre en oeuvre des réformes structurelles pour restaurer la compétitivité du pays et réduire sa dette publique.
A l’exception de la gauche antilibérale, opposée à l’intervention internationale, les autres partis portugais se sont engagés à mettre en oeuvre le programme de rigueur et de réformes conclu début mai en échange de cette aide.
Passos Coelho, qui en cas de victoire succédera à José Socrates, a même promis d’aller "au-delà" des exigences de l’UE et du FMI, notamment en matière de privatisations, mais aussi de réformes du marché du travail, des services publics ou encore de politiques sociales.
Lors de la campagne, le Premier ministre sortant José Socrates, qui s’est engagé à défendre la justice sociale et l’égalité des chances, n’a cessé de rappeler qu’il avait "lutté de toutes ses forces" contre le recours à une aide extérieure qui, selon lui, aurait été pu être évitée si l’opposition, et en particulier le PSD, n’avait pas rejeté fin mars son nouveau plan d’austérité.
Quel que soit le résultat ce dimanche, la priorité absolue du prochain gouvernement issu des urnes sera de mettre en oeuvre sans délai le programme de rigueur négocié avec les instances internationales.
Les bureaux de vote ont ouvert à 08H00 (07H00 GMT) et fermeront à 19H00 au Portugal et à Madère, puis une heure plus tard sur l’archipel des Açores.