"La Cour est indépendante, et de nous et de l’Union africaine", a déclaré à l’AFP le porte-parole du gouvernement Lambert Mende. "Je ne pense pas qu’il appartienne au gouvernement ou même à l’Union africaine de dire à la Cour ce qu’elle doit faire".
"Je ne sais pas s’il y a des pays où on peut interférer comme ça dans une procédure légale", a ajouté M. Mende, également ministre de la Communication et des Médias.
"La Cour fera ce qui est bon pour la manifestation de la vérité. Nous devons lui faire tous confiance", a-t-il ajouté, se disant certain que l’UA marquerait au final son "respect dû" aux institutions congolaises.
L’UA a publié jeudi soir, à l’issue d’une réunion à Addis Abeba de plusieurs chefs d’État et de gouvernement africains, un communiqué dans lequel elle émet "des doutes sérieux sur la conformité des résultats provisoires, tels qu’ils ont été proclamés par la Commission électorale nationale indépendante (Céni)".
"En conséquence, les chefs d’État et de gouvernement demandent la suspension de la proclamation des résultats définitifs des élections", a ajouté l’organisation continentale.
L’UA a aussi annoncé l’envoi lundi d’une délégation comprenant le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, et le président de l’UA, le chef de l’État rwandais Paul Kagame.
Selon les résultats proclamés le 10 janvier par la Céni, l’opposant Félix Tshisekedi a remporté l’élection présidentielle du 30 décembre, tandis que le chef de l’État sortant Joseph Kabila garderait une confortable majorité à l’Assemblée nationale (au moins 350 députés sur 500).
L’autre opposant Martin Fayulu revendique la victoire avec 61% des voix et a saisi la Cour constitutionnelle qui doit proclamer les résultats définitifs d’ici mardi 22 janvier, date prévue de la prestation de serment du nouveau président.