Pour Fillon, la mort de Ben Laden « n’est pas un aboutissement »
François Fillon a indiqué lundi soir sur France 2 que la mort de Ben Laden était « une bataille gagnée par les USA » dans la guerre contre le terrorisme. Mais « pas la fin de la guerre ». Le Premier ministre a aussi tenu à rassurer les Français, indiquant que cet évènement « ne change pas les choses dans l’immédiat ».
Interrogé sur les possibles conséquences de la mort de Ben Laden – "l’effondrement d’un symbole très important" – sur le sort des otages français, François Fillon a déclaré qu’il fallait être très prudent. "Personne ne peut le dire. J’espère que ces mouvements comprendront qu’il n’y a pas d’issue à leurs engagements", a poursuivi le Premier ministre. "Bien sûr qu’il y a un risque", a-t-il toutefois déclaré. Avant d’ajouter que Paris allait "intensifier ses efforts" pour obtenir la libération des otages français, détenus au Sahel, en Somalie et en Afghanistan. Concernant les journalistes Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, le chef du gouvernement a indiqué qu’ils étaient aux mains d’un "mouvement taliban qui ne se revendique pas d’Al-Qaïda". Contrairement aux quatre Français toujours aux mains d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) dans le Sahel. "Nous avons eu une bonne nouvelle avec la libération (en février, ndlr) de Françoise Larribe. Nous travaillons à obtenir la libération" des autres otages, a précisé François Fillon.
"Il y a encore un long chemin à faire"
Le Premier ministre est également revenu sur les suites à donner à la guerre en Afghanistan, alors que 4.000 soldats français y sont engagés et que 56 d’entre eux ont trouvé la mort depuis le début des opérations. "Nous n’étions pas en Afghanistan pour rechercher Oussama Ben Laden, mais pour rétablir l’Etat de droit (…) et faire en sorte que ce pays ne soit plus le foyer du terrorisme international", a expliqué François Fillon. "Il y a encore un long chemin à faire. Nous n’avons pas atteint tous les objectifs fixés", a-t-il poursuivi, ajoutant que la mort du leader d’Al-Qaïda "n’était pas un aboutissement en soi". "Le mouvement se poursuit", a-t-il ajouté, excluant ainsi tout retrait immédiat et définitif d’Afghanistan.
Malgré tout, François Fillon a mis en avant la "concomitance" des évènements, faisant le parallèle entre la mort de Ben Laden et les révolutions arabes. "Une époque se termine. Les choses sont en train de changer", a-t-il déclaré. Avec l’espoir désormais que "le modèle de la rue arabe" ne soit plus Ben Laden, mais bel et bien "les manifestants de la place Tahrir", ceux de Tunisie ou encore de Libye.