Libye : Ghassan Salamé veut organiser une conférence nationale en vue des élections présidentielles
Le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la Libye, Ghassan Salamé, a dit, vendredi devant le Conseil de sécurité, qu’il compte organiser une Conférence nationale afin d’ouvrir la voie à la tenue d’élections présidentielles dans ce pays.
"Nous travaillons nuit et jour pour réunir les bonnes conditions et les bonnes personnes pour permettre à cette conférence d’aboutir à un résultat acceptable pour la majorité", a dit le Représentant onusien, qui s’exprimait par visioconférence à partir de Tripoli pour briefer les membres du Conseil sur la situation sécuritaire en Libye.
La Conférence devrait notamment ouvrir la voie à la tenue d’élections présidentielles, mais la date et le lieu de cette Conférence seront annoncés une fois l’agenda national "pour reconstruire un Etat libyen civil capable et uni" est accepté par les parties prenantes, a-t-il précisé.
En attendant, Ghassan Salamé a exhorté les membres du Conseil de sécurité à envoyer des "signaux clairs" aux "nombreux détracteurs potentiels" de cette Conférence.
Le Représentant onusien a aussi averti que le sud de la Libye reste "le cœur vulnérable" du pays. Il a ainsi fait part de son récent voyage à Saba, la capitale de la région éponyme, où il a pu écouter les témoignages émouvants des habitants qui endurent tant la brutalité de Daech, ou encore l’insécurité résultant de la porosité des frontières et la présence de mercenaires étrangers et de criminels.
M. Salamé a appelé le gouvernement libyen et la communauté internationale à agir rapidement et de manière décisive pour soutenir le sud, rappelant que la colère des gens du sud s’était malheureusement manifestée dans des attaques contre les systèmes d’adduction d’eau et les infrastructures pétrolières, compromettant la lente relance de l’économie.
Par ailleurs, le Chef de la MANUL a signalé qu’après des mois d’accalmie due à l’accord de cessez-le-feu de septembre, Tripoli a une nouvelle fois été secouée par des affrontements, mais qu’ils avaient pu être contenus. Selon lui, la guerre persiste toutefois, à Derna, et l’accès humanitaire demeure bloqué.