La Belgique, longtemps considérée au sein de l’Institut de la paix des Etats-Unis (USIP) comme un modèle de coexistence pacifique entre communautés, est désormais devenue un cas d’étude, témoignent deux chercheurs belges – l’un Flamand, l’autre Wallon – dans la dernière publication de ce centre fondé par le Congrès US, cités par Belga .
La publication américaine qui a pour tradition de s’intéresser "aux pays ayant connu ou connaissant des conflits violents comme l’Irak, l’Afghanistan, la République démocratique du Congo, l’Iran ou encore l’Egypte" s’est penchée sur la situation politique belge dont la crise perdure depuis le 26 avril 2010.
La crise politique belge déclenchée par les divergences entre francophones et néerlandophones sur une réforme institutionnelle "n’est pas susceptible de déboucher sur un changement révolutionnaire", estime la même source.
"Vu les enjeux mutuels dans la capitale, les niveaux solides d’intégration et d’interdépendance entre les deux communautés, ainsi que les sentiments unitaires au sein de la société, la Belgique va plus que probablement se débrouiller et lentement démanteler ses structures fédérales pour accroître le pouvoir de ses communautés, Flandre et Wallonie".
Les deux chercheurs belges de l’Institut pour la paix de Washington concluent au caractère inévitable d’une décentralisation, soulignant cependant que "le mélange d’arguments identitaires et exclusifs dans les négociations politiques sur une réforme de l’Etat est nuisible dans un état social au coeur de l’Europe".