Les participants à cette marche qui, selon les organisateurs, vise à rappeler le "pouvoir de la rue", ont brandi les drapeaux égyptiens et des portraits des martyrs dans une ambiance de fête. Des centaines de milliers avaient fait le déplacement d’autres gouvernorats pour participer à cette marche, organisée à l’initiative des "jeunes de la révolution", pour réclamer, outre la libération de toutes les personnes arrêtées lors des mouvements de protestations, la fin de l’état d’urgence, ainsi que la mise en Å“uvre des engagements pris par l’armée.
La place était toutefois entourée de chars et de militaires qui vérifiaient les identités aux différents points d’accès à place Tahrir. Des membres de comités populaires composés de manifestants assuraient aussi des contrôles. L’armée a participé aussi à la fête, avec un orchestre militaire en grand uniforme jouant des airs patriotiques devant cette foule immense.
Cette marche avait été précédée par la prière du vendredi dirigé par cheikh Youssef Karadaoui qui a insisté, dans son prêche, sur l’importance du rôle des fidèles dans l’édification d’une société libre et démocratique en Egypte. Il a appelé les Egyptiens à protéger l’esprit de cette révolution et continuer l’oeuvre de construction d’un nouveau pays moderne et fort, mettant en garde contre les manÅ“uvres visant à porter atteinte à l’unité égyptienne. Après avoir salué l’armée égyptienne, cheikh Kardaoui a appelé à la mise en place d’un nouveau gouvernement digne de la confiance du peuple égyptien et à la libération des détenus politiques. Par la suite, la prière de l’absent a été accomplie à la mémoire des martyrs de ces manifestations, qui ont fait 365 morts et 5500 blessés.
Le président Moubarak a été contraint de quitter le pouvoir le 11 février sous la pression de la rue après trois semaines de violentes protestations populaires. Il a remis le pouvoir à l’armée, qui a suspendu la Constitution et dissous le Parlement tout en s’engageant à préparer un transfert du pouvoir aux civil dans un délai de six moi.