Les six candidats dont les recours ont été rejetés ont jusqu’au 26 septembre pour faire appel de ces décisions. En cas d’appel, le second tour aura lieu le 13 octobre, dans le cas contraire, le 6 octobre, en même temps que les législatives, a indiqué l’Instance chargée des élections, l’Isie.
Six personnes, dont le ministre de la Défense Abdelkarim Zbidi, arrivé 4e, et le Premier ministre Youssef Chahed, 5e, avaient déposé des recours devant le tribunal administratif, certains demandant l’annulation du scrutin ou l’invalidation de candidats.
M. Chahed a fait valoir que Nabil Karoui avait bénéficié d’un soutien indu de la chaîne qu’il a fondée, Nessma, l’une des principales chaînes privées en Tunisie, qui a mené campagne pour lui en dépit des critiques de l’instance de contrôle de l’audiovisuel.
M. Zbidi a plaidé que c’était également le cas d’Abdelfattah Mourou, le candidat du parti d’inspiration islamiste Ennahdha, arrivé 3e, accusé d’avoir été soutenu par la chaîne Zitouna. Le ministre réclamait l’invalidation de ces deux candidatures, ce qui aurait fait de lui l’adversaire de M. Saied au second tour.
Trois recours, dont celui de M. Zbidi, ont été refusés pour vice de forme et trois autres, dont celui de M. Chahed, sur le fond, a indiqué le tribunal administratif, sans pouvoir détailler les jugements qui n’ont pas encore été rédigés.
Après un premier tour qui a balayé les partis au pouvoir, le second tour doit opposer selon les résultats préliminaires annoncé par l’Isie, M. Karoui, poursuivi depuis 2017 pour blanchiment et interpellé le 23 août, et M. Saied, un constitutionnaliste austère attirant un électorat jeune et hétéroclite. Ce scrutin augure d’un chambardement de la scène politique dans le pays pionnier du Printemps arabe.