"On a franchi une étape. C’est la première fois qu’une mosquée est occupée", a dénoncé Mohammed Moussaoui, Président du Conseil français du culte musulman (CFCM) lors d’une conférence de presse, réclamant une dissolution du groupuscule d’extrême droite, en faisant allusion à une vidéo diffusée sur internet par le groupe qu’il présente comme une "déclaration de guerre" à l’islam.
L’occupation du chantier de la mosquée de Poitiers par des militants d’extrême-droite marque une "nouvelle escalade" au sein d’une multiplication récente des actes hostiles à l’islam, a estimé lundi Le CFCM.
"C’est un acte sans précédent dans ce pays", a déclaré M. Moussaoui, le président du CFCM, dont la mission est de représenter l’islam en France. "C’est la première fois qu’une mosquée est occupée de cette manière. Nous craignons que ce type d’actes se multiplient."
Les actes antimusulmans en augmentation depuis plusieurs années, 34% entre 2010 et 2011, plus de 14 % sur le premier semestre 2012, inquiètent les musulmans de France.
"Ces actes antimusulmans, contraires aux valeurs fondamentales de la République et au principe de la laïcité qui garantit la liberté de culte pour tous, témoigne une fois de plus de la volonté de ces groupuscules de mettre en péril notre vivre ensemble et notre cohésion nationale par l’incitation à la haine et à la division", a souligné M. Moussaoui.
Selon le CFCM, "Le groupuscule « Génération identitaire » parle clairement de guerre, combat et de reconquête. Il vient de poster sur You Tube une vidéo de 2 minutes 30, intitulée « Déclaration de Guerre » et relayée par les sites de Bloc identitaires et autres. A la fin de la 2 ème minute, nous pouvons entendre +Ne vous méprenez pas, ceci n’est pas un simple manifeste, c’est une déclaration de guerre+".
"Avec une telle mise en demeure, faut-il attendre pour agir le passage à l’acte qui prendra on ne sait quelle forme?, a-t-il demandé.
Le CFCM, tout en saluant les gestes de solidarité des forces vives, religieuses et civiles de France, " appelle les pouvoirs publics à prendre conscience de la gravité de la situation et à agir avec la fermeté qui s’impose.
Mohammed Moussaoui l s’est également "interrogé sur la remise en liberté conditionnelle" des responsables de cette occupation malgré leur discours qui sont, selon lui "de claires déclarations de guerre".
Nous voulons plus de "fermeté" et "l’égalité de traitement par rapport aux autres cultes", a déclaré pour sa part Abdallah Zekri, président de l’Observatoire contre l’islamophobie.