L’entêtement sanglant de Bacher el-Assad malgré les défections
Qu’attend le président syrien Bachar el-Assad pour partir? Enfermé dans un entêtement intransigeant et sanglant, il ne voit ni les défections qui se multiplient autour de lui ni les condamnations, certes impuissantes, qui pleuvent sur sa tête.
La défection ce lundi 06 août du premier ministre Riad Hijab, nommé il y a moins de deux mois, n’en constitue pas moins un véritable coup dur et un revers politique de poids pour le régime de Damas.
Riad Hijab, le plus haut responsable du régime de Damas à faire défection depuis le début du soulèvement en mars 2011, a rejoint les rangs de l’opposition syrienne. C’est son porte-parole, Mohamed Otri, qui est intervenu en direct sur la chaîne de télévision qatari Al-Jazeera, pour annoncer cette défection en haut lieu. Dans le communiqué, lu en son nom, le Premier ministre syrien déclare : "J’annonce ma défection du régime meurtrier et terroriste et pour rejoindre les rangs de l’opposition dont je deviens l’un des soldats". Il a affirmé en préambule que la Syrie passait par des "circonstances terribles marquées par les pires crimes de guerre, de génocide contre un peuple sans armes".
Il ne serait pas le seul à avoir fait défection. D’après Ahmad Kassim, un haut responsable de l’Armée syrienne libre, ce sont quatre ministres, dont Riad Hijab, qui ont abandonné le clan Assad. M. Kassim n’a pas précisé l’identité des trois autres ministres. Pour la télévision syrienne, Riad Hijab a été limogé, sans en préciser le motif.Or, le régime de Damas n’a pas la réputation de laisser filer en douce ses opposants. Comme tout régime autoritaire, il les pourchasse et les tue.
Le ministre syrien de l’Information Omrane al-Zohbi a toutefois confirmé implicitement la défection de Riad Hijab affirmant que les défections n’avaient pas d’impact sur la politique du régime. "La Syrie est un Etat d’institutions et les défections de personnalités, quel que soit leur rang, ne modifient en rien la politique de l’Etat", a-t-il dit, cité par l’agence officielle Sana.
Par ailleurs, une bombe a explosé lundi dans un bâtiment de la télévision à Damas. Cet attentat a une forte portée symbolique puisqu’elle a visé le principal outil d’information du régime, de surcroît dans un quartier ultra-protégé de la capitale. Il est le dernier en date dans la capitale syrienne, qui en a connu une série ces derniers mois. Quatre hauts responsables syriens proches de Bachar el-Assad, parmi lesquels son beau-frère et le ministre de la Défense, avaient été tués le 18 juillet par l’explosion d’une bombe au siège des services de sécurité à Damas.