Avec le Liban et l’Irak, l’Algérie compte parmi les derniers pays qui soutiennent encore Bachar Al Assad dans la Ligue arabe. Cela se précise chaque jour. "L’Algérie a rejeté la décision de la Ligue adoptée le 22 janvier au Caire et refuse de modifier sa position en ce qui concerne l’intention d’inviter le Conseil de sécurité de l’Onu à soutenir le plan arabe de règlement politique du conflit syrien", a déclaré Abdelkader Hadjar, ambassadeur d’Algérie en Egypte, aux journalistes au Caire.
Il a également indiqué que l’Algérie enverrait ses observateurs en Syrie pour compenser le départ des représentants des pays du Golfe. Voilà qui met en lumière les graves divergences de vue qui traversent cette organisation. Car, qu’y feront ces observateurs dans ce pays hormis assister aux assassinats, à la répression ? La mission arabe a montré ses limites, et sa présence n’a pas diminué les tueries, ni fait fléchir le régime. Bien au contraire, elle lui a donné le temps pour étouffer la contestation et l’occasion de faire passer sa propagande.
Entre-temps, la Ligue arabe a décidé de suspendre sa mission d’observation en Syrie en raison de la "recrudescence des violences", a annoncé samedi 28 janvier un responsable de l’organisation panarabe. "La décision de suspendre la mission de la Ligue arabe en Syrie a été prise en raison de la recrudescence des violences. Une annonce officielle sera faite ultérieurement", a dit ce responsable à l’AFP sous le couvert de l’anonymat.
"La Syrie s’étonne et regrette la décision prise par Nabil El-Arabi de suspendre la mission d’observation après avoir décidé de la prolonger pour un mois", a rapporté peu après l’agence oficielle Sana sur son site internet.
Le chef de la mission d’observation de la Ligue arabe en Syrie avait déclaré vendredi que les violences avaient augmenté "de manière importante" depuis mardi, en particulier à Homs, Hama et Idleb, dans le nord et le nord-ouest du pays. "La situation actuelle, en terme de violences, n’aide pas à préparer une atmosphère (… permettant) d’obtenir que toutes les parties viennent s’asseoir à la table des négociations", principal objectif du plan arabe de sortie de crise, a-t-il ajouté dans un communiqué.
Cela dit, soyons clair. Etre contre la Syrie, selon l’entendement des émirats du Golfe, ne veut pas dire qu’on est pour la liberté et la démocratie. Car en matière d’exercice démocratique, le Qatar, l’Arabie saoudite ou le Bahrein qui a réprimé dans le sang l’opposition chiite il y a quelques mois, ne sont pas des exemples. Ces petits mais richissimes émirats, la démocratie est une utopie. Pour autant, ils sont loin de la situation syrienne. Tant leur richesse permet pour le moment d’acheter la paix sociale.
Le projet de transition
Bref. Le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil Al-Arabi et le premier ministre qatari Hamad ben Jassem al-Thani se rendront dimanche à New York pour prendre part à une réunion du Conseil de sécurité de l’Onu consacrée au problème syrien.
La réunion, qui aura lieu mercredi prochain, portera sur la nouvelle initiative arabe visant à régler la crise en Syrie. Le document soumis au Conseil de sécurité prévoit notamment le transfert du pouvoir du président Bachar Al-Assad à son adjoint, le vice-président Farouk Al-Charaa, la création d’un gouvernement d’unité nationale et l’organisation de nouvelles élections d’ici six mois. Damas a déjà rejeté cette initiative.