Ces associations dénoncent aussi la volonté du nouveau gouvernement, dirigé de facto par l’armée qui a destitué et arrêté le président islamiste Mohamed Morsi le 3 juillet, de vouloir ainsi revenir sur les acquis de la révolution populaire de 2011 qui a contraint Hosni Moubarak à abandonner le pouvoir après trois décennies de règne absolu.
Le projet, jugé "répressif" dans un communiqué des 17 organisations, doit encore être relu et éventuellement amendé dans les cabinets ministériels avant d’être soumis au président par intérim Adly Mansour, qui devra promulguer la loi par décret en l’absence de Parlement, dont l’élection avait été invalidée en 2012 par la Haute Cour constitutionnelle.
"Le projet de loi prévoit non seulement des restrictions draconiennes au droit de manifester, mais il impose aussi des limitations au droit de se rassembler sur les places publiques et, au droit de grève, d’organiser des sit-in et même des processions, il étouffe donc complètement la liberté des Egyptiens à se rassembler pacifiquement", lit-on dans le communiqué signé notamment par l’Institut du Caire pour les droits de l’Homme et l’Initiative égyptienne pour les droits individuels.
Le projet permet en outre aux forces de sécurité, lorsqu’elles font face à des manifestations, "l’utilisation de balles en caoutchouc sans restrictions, alors que ces munitions peuvent être mortelles".