La tension est montée mardi d’un cran à Bamako après les déclarations d’un porte-parole du camp de Soumaila Cissé, remettant en cause les premières résultats communiquées par le gouvernement sur le scrutin, tout en exigeant la démission du ministre malien de l’Administration territoriale (Intérieur), le colonel Moussa Sinko Coulibaly, en charge de l’organisation des élections.
Lors d’un point de presse, le ministre malien de l’Administration territoriale a fait état d’une large avance de M. Keïta sur les 26 autres candidats en lice pour le premier tour du scrutin, organisé dimanche. Selon lui, Ibrahima Boubacar Keïta, dit "IBK", 68 ans, est suivi de Soumaïla Cissé, 63 ans, qui devance Dramane Dembélé, 46 ans.
"Les écarts sont importants" entre les candidats, et "si ces écarts sont confirmés, il n’y aura pas de deuxième tour" fixé au 11 août, a dit le ministre.
Sa déclaration a suscité à Bamako des manifestations spontanées de joie de partisans de M. Keïta, qui sont descendus dans les rues à pied ou à moto en scandant "IBK".
Elle a en revanche provoqué la colère dans le camp de M. Cissé.
"Ce que le ministre a dit n’est pas proche de la vérité. (…) Ce qu’il a dit n’est pas juste", a déclaré Gagnon Coulibaly, coordinateur de la campagne de Soumaïla Cissé, évoquant un taux de dépouillement de "12pc" et non du tiers.
Adama Koïta, porte-parole d’une coalition de partis alliée à la candidature de M. Cissé, a de son côté réclamé la démission du ministre "dès ce (mardi) soir".
Près de 6,9 millions d’électeurs étaient appelés à choisir leur président parmi 27 candidats.
Le nouveau président aura pour mission de redresser le Mali, à genoux après près de 18 mois d’une crise politique et militaire marquée par un coup d’Etat militaire, une rébellion indépendantiste touareg, l’occupation de la moitié nord du pays par diverses bandes armées et une intervention internationale contre des groupes djihadistes.