"M. Barton possède une vaste expérience dans le domaine de l’économie mondiale, acquise au cours de sa carrière impressionnante qui comprend de nombreuses années en Asie. Cet atout fera de lui un excellent choix pour représenter le Canada et ses intérêts en Chine", a salué le Premier ministre canadien dans un communiqué.
Sa nomination intervient près de neuf mois après le renvoi de son prédécesseur John McCallum, suite à une série de propos controversés sur la procédure d’extradition en cours concernant la directrice financière du géant chinois des télécoms Huawei, Meng Wanzhou.
Elle avait été arrêtée début décembre à Vancouver à la demande des Etats-Unis, qui accusent Huawei d’espionnage industriel et d’avoir voulu contourner les sanctions américaines contre l’Iran. Cette affaire a provoqué une crise diplomatique sans précédent entre Ottawa et Pékin.
Homme d’affaires et universitaire émérite, M. Barton a dirigé entre 2009 et 2018 la branche internationale du cabinet de conseil McKinsey & Company, en plus de présider depuis 2016 le Conseil consultatif en matière de croissance économique, chargé de conseiller le gouvernement de M. Trudeau.
L’homme de 56 ans né en Ouganda, est également recteur de l’Université de Waterloo (sud de l’Ontario), en plus de présider le Conseil d’administration de Teck Ressources, l’une des plus grandes entreprises minières canadiennes, qui, selon le Globe and Mail, est détenue à 10% par un fonds souverain chinois.
M. Barton devra démissionner de ces postes avant d’assumer ses nouvelles fonctions pour éviter de se retrouver en situation de conflit d’intérêts, a déclaré la cheffe de la diplomatie canadienne, Chrystia Freeland, lors d’une conférence de presse.
Le nouvel ambassadeur est un proche de Justin Trudeau, a-t-elle souligné en rappelant que "l’une des choses très importantes dans ce job compliqué est d’avoir quelqu’un qui peut prendre le téléphone à tout moment et parler directement avec le Premier ministre ou avec moi".
"Spécialiste de la région, il est la personne idéale pour représenter le Canada et favoriser les intérêts canadiens en cette période critique", a aussi fait valoir Mme Freeland dans un communiqué.
"La relation entre le Canada et la Chine est importante, et je ne ménagerai aucun effort pour représenter notre grand pays et pour résoudre les problèmes actuels", a assuré Dominic Barton, cité par le bureau de M. Trudeau.
L’une de ses principales tâches, selon Mme Freeland, sera d’obtenir la libération de l’ex-diplomate canadien Michael Kovrig et de son compatriote consultant Michael Spavor, arrêtés en Chine dans les jours suivant l’interpellation de Mme Meng. Tous deux sont soupçonnés d’espionnage par la Chine. Le Canada juge "arbitraires" ces arrestations, et demande leur libération depuis des mois, en vain.