"Les ressortissants américains ont été évacués dimanche", a indiqué lundi à l’AFP une source diplomatique sans vouloir préciser leur nombre.
Selon une source sécuritaire, une centaine d’Américains, des fonctionnaires et des résidents, ont quitté Tunis à bord d’un avion de Tunisair.
L’embarquement s’est déroulé dimanche dans un terminal spécial de l’aéroport de Tunis-Carthage, avec une grande discrétion, au moment où des militants salafistes participaient aux obsèques de quatre personnes tuées lors d’une manifestation vendredi.
Washington a décidé d’évacuer ses personnels non essentiels de Tunisie et du Soudan après les manifestations anti-américaines ayant suivi la diffusion d’un film amateur islamophobe, "Innocence of muslims", réalisé aux Etats-Unis.
Deux jours après l’attaque de l’ambassade, les employés ont repris leur poste lundi, mais le bâtiment restait fermé au public.
L’ambassadeur Jacob Walles a été reçu par le ministre tunisien des Affaires étrangères Rafik Abdessalem. Il a aussi visité l’école américaine, pillée et incendiée, qui a annoncé qu’elle resterait fermée jusqu’au 21 septembre. L’Etat tunisien devrait participer à la réparation des dégâts.
"C’est une minorité qui veut détruire les relations tuniso-américaines", a déclaré l’ambassadeur, cité par des médias tunisiens, affirmant que la sécurité américaine n’avait "tiré aucune balle lors des manifestations".
Le gouvernement tunisien, dirigé par la parti islamiste Ennahda, n’avait pas encore réagi lundi à la décision américaine d’évacuer une partie de ses personnels, une première dans l’annales diplomatiques tunisiennes.
Le ministre du Tourisme, Elyes Fakhfakh, a cependant jugée la réaction américaine "un peu exagérée" sur la radio RFI, tout en reconnaissant que les forces de sécurité avaient été "débordées" par l’ampleur de l’attaque.
Les affrontements entre la police et les manifestants, issus en majorité de la mouvance salafiste, ont fait quatre morts et des dizaines de blessés. La police a procédé à une centaine d’arrestations parmi les manifestants impliqués dans l’envahissement de l’ambassade et la justice militaire a été chargée de l’enquête sur les violences.