Une journaliste de CNN en larmes face à la tragédie d’Omrane, l’enfant syrien

La présentatrice Kate Bolduan a pleuré en racontant l’histoire de l’enfant syrien Omrane dont le regard hagard et le visage recouvert de sang a bouleversé le monde.

Le cliché de cet Alépin de quatre ans blessé dans un raid aérien, a été partagé par des millions d’internautes et a fait la une de la presse mondiale. Il est selon Washington le "vrai visage de la guerre" en Syrie, qui a fait plus 290.000 morts depuis mars 2011.

"Le cas d’Omrane n’est pas exceptionnel. Chaque jour, on soigne des dizaines d’enfants souffrant de blessures graves", confie Dr Abou al-Baraa, chirurgien pédiatrique dans la partie rebelle d’Alep, joint vendredi par téléphone.

Sur une vidéo tournée par le réseau de militants du Aleppo Media Center (AMC), on voit le petit Omrane s’essuyer le front ensanglanté. Il regarde ensuite sa main, et d’un geste spontané et émouvant, il l’essuie sur son siège en se rendant compte qu’on le filme.

D’après le médecin, "il existe des milliers d’histoires d’enfants amputés, blessés au ventre ou au cerveau" depuis le début de la guerre.

Emus, des internautes se partagent une photo-montage montrant Omrane assis entre les présidents américain Barack Obama et russe Vladimir Poutine, pour souligner que les enfants de Syrie sont les victimes du jeu des puissances internationales impliquées dans le conflit.

Et dans la caricature du Soudanais Khalid Albaih, l’image d’Omrane côtoie celle d’Aylan, trois ans, dont le corps sans vie échoué sur une plage avait ému le monde en 2015 et dont la photo est devenue emblématique du drame des réfugiés syriens.

"Les choix réservés aux enfants de Syrie", titre le caricaturiste avec "Si vous restez" sous l’image d’Omrane et "Si vous partez" sous celle d’Aylan.

"Cette photo (d’Omrane) doit secouer les consciences du monde", a affirmé à l’AFP Juliette Touma, chef de la communication de l’Unicef pour le Moyen-Orient et l’Afrique du nord.

A Alep, véritable enjeu de la guerre qui connaît depuis fin juillet une flambée de violences entre rebelles et régime, "les enfants se retrouvent dans la ligne de mire car les bombardements visent ambulances, dispensaires, maisons, jardins d’enfants, hôpitaux et rues", a dit Mme Touma, précisant que 100.000 des 250.000 habitants d’Alep-est sont des enfants.

La partie rebelle est bombardée par les avions du régime ou ceux de son allié russe. Mais la Russie a nié toute implication dans le raid ayant blessé l’enfant, soutenant ne jamais viser des "cibles dans des zones de peuplement".

Au total, le conflit affecte 8,4 millions d’enfants syriens, soit plus de 80% d’entre eux, qu’ils soient en Syrie ou exilés, selon l’Unicef.

"Il y a 6 millions d’enfants qui ont besoin d’une aide humanitaire urgente et la moitié des 600.000 personnes vivant sous siège, sont des enfants", d’après Mme Touma.

La guerre a par ailleurs privé 2,8 millions enfants d’école en Syrie et dans les pays d’accueil, d’autres sont forcés de travailler, ou sont enrôlés par les différents belligérants. Pour les fillettes, beaucoup sont obligées de se marier à peine pubères.

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