Un livre entre les mains, le meilleur service à rendre à l’Humanité (Najat Vallaud-Belkacem)

Dans ce monde globalisé et conflictuel, le meilleur service qu’on peut rendre aux gens est de leur mettre un livre entre les mains, a souligné, samedi à Marrakech, l’écrivaine et l’ancienne ministre française de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem.

"Se plonger dans la lecture nous permet de rêver, d’imaginer d’autres vies et des choses inimaginables, d’ouvrir notre esprit et de vivre une belle aventure. Le livre a été et restera mon principal objet d’évasion", a relevé Mme Vallaud-Belkacem lors d’une conférence organisée sous le thème "L’écriture et la parole", dans le cadre de la 3ème édition de l’événement culturel "littératures itinérantes".

"Les mots sont plus construits, intelligibles, profonds et sensibles lorsqu’il s’agit d’un écrit. C’est pour cela que j’accorde plus d’importance à l’écriture qu’à la parole contrairement à ce qui est connu", a-t-elle souligné, expliquant que "lorsqu’on écrit quelque chose un sentiment, une lettre… on pèse plus ses mots, en mettant toute la subtilité possible".

"Le livre est universel. Chacun de nous peut se retrouver dans une histoire. C’est comme si on est en face d’un miroir où se reflète notre image réelle", a-t-elle noté, appelant à cultiver un monde où l’importance est donnée en premier lieu à l’écriture qu’à la parole.

"Dans nos sociétés modernes et avec l’émergence des nouvelles technologie, la parole est entrain de prendre le pas sur l’écriture", a-t-elle déploré. Selon cette militante franco-marocaine, les textes sur internet ne représentent pas la véritable valeur et ne traduisent pas le vrai plaisir de la lecture d’un livre: ce sont des paroles qui s’envolent sans laisser de trace même lorsqu’elles sont écrites.

"Malheureusement, l’internet a lourdement impacté l’écriture et la lecture. Aujourd’hui, l’image se substitue à l’expression, elle a affaibli la parole et les relations humaines…", a-t-elle regretté.

Les nouvelles technologies ont "rétréci nos vies, nos émotions, notre libre arbitre et imagination, bref notre capacité d’être humain", en se dirigeant vers quelque chose de maîtrisable, a-t-elle estimé.

De son côté, l’écrivain et sociologue, Mohamed Ennaji, a indiqué que la relation entre la parole et l’écriture est intimement liée, les deux constituant une puissance créatrice sans limites.

"Tout type de texte, même les plus sacrés, est une forme de rencontre entre la parole et l’écriture. Il y a au début la parole et puis l’écriture qui est une nécessité absolue pour transmettre le message oral. Il s’agit d’un rapport de complémentarité", a-t-il relevé.

Placée sous le Haut Patronage du Roi Mohammed VI, la troisième édition des "littératures itinérantes", connaît la participation de quelque 40 écrivaines et écrivains représentant le Maroc, le Liban, l’Algérie, la Tunisie, la France et l’Afrique sub-saharienne, et proposant des livres en langues arabe, amazighe et française.

L’un des objectifs principaux de cette édition, organisée sous le thème "40 écrivains sur l’esplanade de la Koutoubia", est la découverte de jeunes plumes dans le cadre de concours d’écriture de la nouvelle chez les jeunes, l’un en langue arabe et l’autre en langue française.

Au terme de ces sessions de débat, les 40 écrivains dédicaceront leurs livres sur l’esplanade de la Koutoubia, et les lecteurs pourront rencontrer et échanger avec les auteurs autour de leurs livres.

Cette manifestation culturelle, qui attire des personnalités du monde littéraire européen, maghrébin et africain, sera clôturée dans la bonne humeur avec deux conteurs, Mohamed Bariz et Halima Hamdane, qui animeront une "halqa" à la traditionnelle à la place mythique Jemaa Fna.

"Littératures itinérantes" est une initiative visant à favoriser la rencontre entre auteurs et lecteurs, promouvoir l’échange interculturel et donner de la visibilité à la création des jeunes.

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