Un ancien président, Nicolas Sarkozy, placé en garde à vue, une première

L’ancien président Nicolas Sarkozy a été placé en garde à vue, mardi matin, au siège de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales de Nanterre.

Deux hauts magistrats, Gilbert Azibert et Patrick Sassoust, ainsi que le défenseur de l’ancien chef de l’Etat, Thierry Herzog, sont eux aussi en garde à vue depuis lundi matin.

Les enquêteurs soupçonnent un réseau d’informateurs au sein de la justice et de la police d’avoir renseigné Nicolas Sarkozy sur les procédures judiciaires le visant.

Les soupçons sont apparus en marge d’une enquête sur des accusations de financement libyen de sa campagne électorale en 2007, poussant la justice à placer deux téléphones utilisés par l’ex-chef de l’Etat sur écoute les 3 et 19 septembre 2013.

Ces interceptions auraient révélé que Nicolas Sarkozy et son avocat étaient bien renseignés sur la procédure alors en cours à la Cour de cassation sur l’affaire des soupçons d’abus de faiblesse aux dépens de la milliardaire Liliane Bettencourt.

C’est la première fois qu’un ancien président de la République est placé sous le régime de la garde à vue. Ce nouvel épisode judiciaire perturbe l’agenda politique de l’ex-président, au moment où il envisage de se présenter à la présidence de l’UMP, au scrutin prévu en novembre. Signe de l’embarras suscité en Sarkozye : ses soutiens ne se précipitaient pas pour réagir à l’annonce de la garde à vue de leur candidat, mardi matin.

L’UMP Valérie Debord a néanmoins dénoncé "une instrumentalisation de la justice contre un homme, contre le retour d’un homme" dans la vie politique. "Je ne suis pas sûre que ce soit la bonne façon de rendre la justice au nom du peuple", a-t-elle dit sur BFM-TV.

"Jamais on n’aura affublé un ancien président d’un tel traitement, d’un tel déferlement de haine", a également déclaré le maire UMP de Nice, Christian Estrosi, sur son compte twitter.

Rompant le silence qu’il s’était imposé, Nicolas Sarkozy avait dénoncé fin mars dans une tribune au Figaro des méthodes dignes de la Stasi, la police politique de l’ex-RDA, et une "instrumentalisation de la justice" par l’exécutif socialiste.

Pour l’ancien président, la mise sur écoute de ses téléphones ordonnée par des juges revient à "fouler aux pieds les principes sacrés de la République".

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