Tunisie : principaux groupes dans l’assemblée dominée par les islamistes

Voici les principales forces politiques de la future assemblée constituante de 217 sièges élue dimanche 23 octobre en Tunisie après la publication jeudi du résultat final provisoire des élections.

. ENNAHDA (islamiste)

Le parti dirigé par Rached Ghannouchi obtient 90 sièges, soit un score de 41,47%, plus qu’espéré par Ennahda lui-même.

Dans leur programme, les islamistes s’engagent à "garantir la liberté de croyance et de pensée", "les droits des minorités religieuses" et à "préserver les acquis de la femme", qui jouit du statut le plus moderne du monde arabe.

Ennahda veut créer un grand ministère de l’Education "pour bâtir les nouvelles générations de la Tunisie arabe et musulmane".

Sur le plan économique et social, il se donne pour objectif de "ramener le taux de chô mage à 8,5% à l’horizon 2016 (contre 19% aujourd’hui) en créant 590.000 emplois" en cinq ans.

. CONGRES POUR LA REPUBLIQUE (CPR, gauche nationaliste)

Le parti présidé par Moncef Marzouki, un opposant à Ben Ali qui a vécu en exil en France, obtient 30 sièges, soit 13,82% des voix.

Ce parti de la gauche nationaliste prô ne la "réaffirmation de l’identité arabo-musulmane du peuple tunisien qui demeure ouverte sur les autres civilisations". Le CPR plaide comme tous les autres grands partis de gauche pour un régime semi-parlementaire, avec un président élu au suffrage universel direct.

. ETTAKATOL (gauche)

Présidé par l’ancien opposant Mustapha Ben Jaafar, Ettakatol recueille 21 sièges, soit 9,68% des voix.

Sa priorité est la lutte contre le chô mage et il prévoit dans son programme la création de 100.000 emplois en 2012-2013. Il veut en priorité "réduire la fracture régionale".

Au plan institutionnel, le parti prô ne un système présidentiel "aménagé" qui permette au président de jouer un rô le d’arbitre entre exécutif et législatif en cas de crise majeure.

. LA PETITION POPULAIRE POUR LA JUSTICE ET LE DEVELOPPEMENT

Totalement absente du terrain pendant la campagne, cette liste lancée par Hechmi Haamdi, un richissime homme d’affaires tunisien vivant à Londres, rafle 19 sièges (8,76% des voix) malgré son invalidation dans six circonscriptions, notamment pour "irrégularités de financement".

Son programme populiste (gratuité des soins et des transports, baisse du prix du pain, allocations pour les chô meurs en échange de travaux communautaires) a été relayé par la chaîne satellitaire Al Mustakilla, propriété de M. Haamdi.

. PARTI DEMOCRATE PROGRESSISTE (centre)

Fondé par l’opposant historique Ahmed Nejib Chebbi, le PDP n’a obtenu que 17 sièges (7,83%). Son chef, Mme Maya Jribi, seule femme à diriger un parti en Tunisie, avait pris acte de la défaite dès le lendemain du scrutin.

Le PDP, qui insiste sur la création d’emplois et le développement des régions défavorisées de l’intérieur du pays, s’est positionné pendant la campagne comme étant un rempart face aux islamistes d’Ennahda.

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