Tunisie: nouveaux heurts sporadiques, manifestations contre les arrestations

Quelques heurts ont à nouveau émaillé la nuit dans certains quartiers de Tunis et dans d’autres villes du pays, et des appels à manifester contre les arrestations massives ont été lancés après plusieurs jours de troubles nocturnes et de manifestations contre le gouvernement.

Ces protestations, entamées le 15 janvier au soir, au lendemain du dixième anniversaire de la révolution et à une période de l’année régulièrement marquée par des mobilisations sociales, interviennent alors que la pandémie de coronavirus a plongé de nombreuses familles dans le désarroi.

Après plusieurs nuits de heurts entre la police et des jeunes protestataires dans des zones marginalisées à travers le pays, le Premier ministre tunisien Hichem Mechichi a assuré mardi soir comprendre la colère « légitime », tout en prônant la fermeté face aux violences.

Quelques incidents, moins violents que les jours précédents, ont eu lieu à Gafsa, Sidi Bouzid (centre) ou encore en banlieue de Tunis, ont constaté des journalistes et correspondants de l’AFP.

Des heurts ont également eu lieu à Kasserine, à Kairouan (centre-ouest) et au Kef (nord), selon la Garde nationale (gendarmerie).

Dans la nuit de mardi à mercredi, 41 personnes ont été arrêtées, a indiqué à l’AFP le porte-parole de la Garde nationale, Houssemeddine Jebabli. Depuis le 16 janvier, 21 membres des forces de l’ordre ont été blessés, a-t-il ajouté. Le nombre de protestataires blessés n’est pas connu.

Lundi matin, le ministère de l’Intérieur avait annoncé plus de 600 interpellations.

Une poignée de manifestants se sont rassemblés mercredi matin devant le tribunal de Tunis pour réclamer la libération de jeunes interpellés ces derniers jours, dont beaucoup sont mineurs.

Il réclament également la libération d’un militant arrêté pour avoir tenté de manifester en dépit d’un confinement sanitaire le 14 janvier, jour du dixième anniversaire de la fuite de l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali, sur l’avenue Bourguiba, lieu symbolique de la révolution.

Une autre manifestation pour la libération des protestataires est organisée dans l’après-midi à Tunis, en dépit de l’interdiction de rassemblements décrétée pour limiter la propagation du nouveau coronavirus.

Lors d’un débat mercredi à l’Assemblée nationale sur la situation sociale du pays, plusieurs députés ont appelé le gouvernement à écouter les revendications des jeunes, et à ne pas les diaboliser, en se limitant à une gestion sécuritaire de la crise.

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